Mars 2017 /262
L’enjeu de l’eauCoopération au développement
Thématiques prioritairesSanitaire, économique, politique ou encore militaire, l’eau est un enjeu multiforme, c’est évident. Si l’or bleu est une richesse, il est réparti de manière assez inégale, ce qui, en termes de rapports Nord-Sud, engendre des conséquences souvent dramatiques. « Les précipitations ne garantissent pas forcément un accès à l’eau sanitaire, observe le Dr Jean-François Deliège, directeur de l’Aquapôle. Ainsi, seule 40 % de la population de la République démocratique du Congo, qui connaît pourtant une pluviométrie importante, accède à l’eau potable. » Avec un taux de mortalité infantile qui y demeure très élevé. Pourquoi ? En raison de l’absence notable de politique adéquate en la matière et du manque d’infrastructures d’assainissement. A contrario, la Tunisie est sous le seuil de 500 m³ par habitant et par an (tous usages confondus), tel que défini par l’indice de Falkenmark, sous lequel on parle de pénurie et d’impossibilité théorique de développement économique. Malgré cette pauvreté en ressources hydriques, ce pays offre un accès quasi généralisé à l’eau, notamment grâce à « une politique de gestion basée sur l’exploitation de barrages de retenue et de réseaux d’adduction », intégrant les usages-clés que sont l’agriculture, l’industrie et les besoins domestiques (approximativement pour 70, 30 et 10 % des consommations).
À l’ULg, le plan Marshall n’est pas en vain mot qui ambitionne de renforcer le tissu industriel en collaboration avec les institutions d’enseignement supérieur et les centres de recherche, comme, dans le cas présent, entre l’Aquapôle et le Centre d’expertise en traitement et gestion de l’eau (Cebedeau). Cette réunion des “forces vives” est bel et bien réelle et des relations avec les industriels sont établies pour créer des filières spécifiques impliquant l’économie circulaire. Et de citer un beau projet dans lequel l’Aquapôle est impliqué : celui de la mise en œuvre d’une ferme-école à Haïti. « Là, avec la faculté d’Agronomie et de Médecine vétérinaire locale, nous avons construit des bassins où nous faisons pousser de la spiruline, une algue qui, une fois séchée, est très riche en oligo-éléments, en acides aminés, en fer directement assimilable. » Cette farine est un excellent complément alimentaire dans un pays où la malnutrition est presque endémique. « Outre l’importance de l’alliance entre l’Université et les entreprises à des fins de développement durable, je vois dans ce projet une intention morale, voire philosophique », confesse le directeur de l’Aquapôle.
Pierre Demoitié
Photos : Joost Wellens
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