Mars 2017 /262
Registres d’anatomieDeux catalogues de matériel du cabinet d’anatomie sont conservés au CHST
Datés pour l’un de 1837 et pour l’autre de 1854, deux catalogues de matériel du cabinet d’anatomie de l’université de Liège sont conservés au Centre d’histoire des sciences et des techniques (CHST).
« Ainsi, on peut lire, dans ces registres, des mentions de “crânes d’un hollandais”, “d’un nègre”, “d’un idiot” ou d’un guillotiné, celle d’un squelette naturel d’enfant, ou encore celle d’une caisse d’os détachés de fœtus, etc. », pousuit la chercheuse. Étonnamment pour nous, le registre de 1854 distingue les crânes indigènes des “crânes de races étrangères et de criminels”. « C’est une référence implicite à la craniométrie qui apparaît à la fin du XVIIIe siècle, observe Geneviève Xhayet. Laquelle pense pouvoir déterminer le niveau d’intelligence d’un individu ou sa propension à la délinquance, d’après la forme et la mesure de son crâne. » Très en vogue dans la société du XIXe siècle, la craniométrie fournit un pseudo-fondement au racisme en désignant des races supérieures ou inférieures par leurs capacités cognitives. De même, cette “méthode” a pu définir une plus ou moins grande prédisposition de certaines personnes à l’action criminelle. Les registres sont parfois étonamment précis : les crânes de criminels exécutés sont dûment identifiés et le motif de leur condamnation à la peine capitale parfois précisé. Parmi les noms apparaissent ceux de Géna (orthographié Jéna), de Theis (orthographié These), dit Magonet(te). Tous deux sont restés dans la mémoire populaire comme des bandits de grand chemin, ayant sévi en Ardenne à l’époque napoléonienne, guillotinés à Liège le 4 juin 1821.
Pa.J.
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