Avril 2017 /263

Plan stratégique

Une Université en mouvement, des sociétés en changement

Alors que l’université de Liège fête ses 200 ans, les autorités entendent positionner résolument notre Alma mater en regard de l’avenir. Forte de son histoire et de son expertise, elle ambitionne de faire face à de nouveaux défis.
À travers ses trois missions essentielles – l’enseignement, la recherche, la citoyenneté – et la gouvernance comme levier d’action, l’Université veut assurer la formation de citoyens responsables et réaffirme sa volonté de mener une recherche d’excellence à la rencontre de nouveaux territoires du savoir. Elle entend enfin favoriser les parcours de chacun de ses membres et veut créer une communauté respectueuse de sa diversité, de son environnement tout en interagissant, à partir de ses différents campus, avec la société.
En présence d’un monde de plus en plus complexe, les autorités de l’Université ont élaboré un nouveau plan stratégique pour penser l’incertitude et déployer de nouvelles actions.
Rencontre avec le recteur Albert Corhay.

Le 15e jour du mois : Présenté au conseil d’administration le 15 février, le plan stratégique a été adopté à l’unanimité. Pourquoi ce nouveau plan ?

CorhayAlbertAlbert Corhay : Des défis nouveaux nous attendent : ceux liés à l’avènement d’une société de l’éducation et du numérique ainsi qu’au bouleversement dans les soins de santé ; ceux de la citoyenneté et de la communauté ; ceux des liens qu’il faut nouer avec la ville et les territoires.

Pour nous positionner collectivement, ici et maintenant, en intégrant ces contraintes nouvelles, nous devons mobiliser l’ensemble de nos savoirs et imaginer des dynamiques transversales et collaboratives afin de vivifier le territoire. Ce plan stratégique doit nous aider à déployer nos moyens de manière pertinente et concertée.

Nous l’avons structuré autour de nos trois missions, l’enseignement, la recherche et la citoyenneté. En y ajoutant un quatrième levier, celui de la gouvernance. Pourquoi ce levier ? Parce que la gouvernance concerne non seulement la gestion et l’organisation pour remplir au mieux les trois missions au sein de notre université mais aussi le pilotage de nouveaux outils que nous déployons vers et avec le monde extérieur, tels que les pôles thématiques, les CARE out, nos ASBL, Gesval, etc. Ces quatre niveaux s’articulent autour de trois axes : l’individu dont les parcours doivent être favorisés et stimulés (étudiants-personnel-alumni), la communauté respectueuse de ses multiples spécificités, la société au sein de laquelle et avec laquelle interagissent les individus et les communautés de notre université.

Le 15e jour : En articulant ces quatre niveaux et les trois axes, vous définissez 12 objectifs.

Albert Corhay : Oui, 12 objectifs qui se déclinent en 46 projets et près de 200 actions ! Nous avons conçu une matrice de lignes directrices qui vont permettre à tous les échelons de décision de se projeter dans l’avenir, de situer les actions par rapport aux objectifs et d’y affecter les moyens utiles. L’ambition de ce plan est d’insuffler une cohérence dans l’ensemble des projets et des initiatives, tout en encourageant la transversalité des réflexions et des réalisations.

Le 15e jour : Quelques exemples d’action ?

A.C. : Impossible de les détailler toutes ici ! Mais je peux reprendre quelques idées fortes. En matière d’enseignement, nous devons, d’une part, anticiper l’évolution des secteurs d’activités (en adaptant nos cursus, en réduisant la charge en présentiel et en renforçant l’accompagnement des apprentissages numériques), et, d’autre part, favoriser la formation tout au long de la vie (une structure unique de coordination est en cours de constitution). Nous devons aussi explorer de nouveaux parcours en suscitant la créativité : l’université de Liège veut, par exemple, diversifier les méthodes et les outils d’apprentissage – les mobile learning, la réalité virtuelle, les MOOCs. Dans un futur proche, elle envisage la constitution d’un Smart learning center dans la ville.

Nous avons choisi, en matière de recherche, d’encourager la mutualisation des ressources, de stimuler les rapprochements entre laboratoires et d’établir des partenariats avec d’autres institutions publiques ou entreprises privées. Par ailleurs, en insistant sur la valeur du respect, nous voulons engager l’Université dans une démarche éthique, soucieuse de son personnel et de ses étudiants. Des solutions alternatives en matière de travail sont à l’étude, une politique innovante de mobilité vers le Sart-Tilman doit être menée, l’encadrement des étudiants au statut particulier est amené à être renforcé.

Enfin, l’Université doit contribuer à une citoyenneté plus active et doit assurer un rôle moteur au sein du Pôle académique Liège-Luxembourg. Elle doit veiller aux évolutions de carrière tout en se préoccupant du bien-être de la communauté.
J’insiste : ce ne sont que quelques exemples d’un ensemble bien plus étoffé. J’ai eu, le 27 mars dernier, l’occasion de détailler les mesures devant l’ensemble du personnel. Une synthèse du plan stratégique est aujourd’hui en ligne.


* La communauté universitaire peut consulter le document sur www.ulg.ac.be/plan-strategique

J-200

Le 9 mars, 200 jours avant le 25 septembre 2017, date du 200e anniversaire (Dies natalis) de l’université de Liège, le recteur Albert Corhay a lancé le coup d’envoi des festivités qui rythmeront cette année particulière.Capsule

En préambule, une capsule temporelle “démocratie 2030” a été scellée sur l’esplanade de l’Agora au Sart-Tilman (cf. photo). Il s’agit d’un projet d’étudiants de master en science politique et en géographie qui interroge l’avenir de nos démocraties dans le cadre du cours de “Méthode de prospective et d’analyse stratégique”. En 2030, ces mêmes étudiants seront conviés à redécouvrir la capsule et son contenu aux côtés des nouvelles cohortes d’étudiants “du futur”...

Le Recteur a ensuite détaillé le programme des événements qui émailleront l’année et dévoilé la nouvelle identité de l’Université. Pour clôturer la séance, la Cie Okus Lab, en collaboration avec l’artiste Mike Latona, a proposé un spectacle chorégraphique de Manu Di Marino mêlant vidéo, photographie, musique et danse contemporaine.

Propos recueillis par Patricia Janssens
Photos : J.-L. Wertz
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