Mai 2017 /264
Le fort, le faible et le droitPour sa sixième édition, la “Conférence des assistants” sera organisée par le conseil du personnel scientifique de la faculté de Droit, de Science politique et de Criminologie de l’ULg. Le 15e jour du mois : Dans votre communication, le “faible”, c’est l’environnement ? Fanny Vanrykel : Disons que je m’intéresse à la protection de l’environnement et, en particulier dans cette contribution, au développement d’un transfert durable et des énergies renouvelables. Aujourd’hui, une partie de la population ainsi que les États, sous l’impulsion notamment de l’Union européenne et des traités internationaux, reconnaissent l’impérieuse nécessité de modifier nos habitudes qui ont un impact négatif sur l’environnement. Afin de soutenir une politique durable en la matière, l’instrument fiscal est souvent utilisé, soit dans son aspect incitatif, soit dans sa dimension dissuasive voire pénalisante. Le 15e jour : Que faire alors ? F.V. : Les taxes environnementales telles qu’elles existent peuvent paraître intéressantes puisqu’en intégrant les coûts externes, elles nous incitent à changer nos comportements ou les responsabilisent. Elles constituent sans doute une voie à envisager pour l’État mais qui doit être bien pensée. En effet, si la mesure atteint son but, à terme, cette taxe dissuasive ne rapportera plus rien dans les caisses de l’État… Il faut également concevoir la taxe de façon à ce que celle-ci n’ait pas des effets régressifs. Selon moi, il faudrait changer la logique : taxer les attitudes négatives ou négligentes à la place de récompenser financièrement celles qui sont favorables à l’environnement. C’est ce dont je parlerai le 23 juin. Le 15e jour du mois : Vous vous intéressez à la protection du principe démocratique ? Guillaume Grégoire : Oui. La défense du principe démocratique est intéressante à étudier : face à une institution “forte” – l’Union européenne (UE) –, le Tribunal constitutionnel fédéral allemand a estimé qu’il fallait veiller au respect du principe démocratique que l’on pourrait considérer comme “faible” dans le processus d’intégration de l’Union. Il contrôle donc ce processus en vérifiant que le transfert des compétences de l’État allemand vers l’UE ne bafoue pas le principe démocratique. Il vérifie aussi que l’exercice de ces compétences européennes ne va pas au-delà de ce qui est autorisé. Pour le Tribunal, laisser le champ libre aux institutions européennes pourrait engendrer des abus qui aboutiraient à ce que l’exercice du doit de vote perde de son intérêt. Le 15e jour : Pourquoi étudier ce contrôle dans le cas particulier de l’Allemagne ? G.G. : Parce que les Allemands sont très sensibles à cet égard. La Loi fondamentale de 1949 prévoit que le principe démocratique est intangible. Afin de le protéger, le Tribunal constitutionnel a progressivement mis en place, depuis la signature du Traité de Maastricht en 1992, un contrôle du transfert des compétences à l’UE et un “droit de censure” des décisions européennes.
Propos recueillis par Patricia Janssens
|
Egalement dans le n°269
Éric Tamigneaux vient de recevoir le prix ACFAS Denise-Barbeau
D'un slogan à l'autre
Résultats de l'enquête auprès de "primo-arrivants" en faculté des Sciences
21 questions que se posent les Belges
Le nouveau programme fait la part belle à l’histoire de la cité
Panorama des jobs d'étudiants
|