Mai 2017 /264
Pas folle, la guêpe !La Semaine des insectes, du 27 mai au 3 juin
Evoquer les insectes, c’est entendre le bourdonnement d’une abeille, sentir la piqûre d’un moustique ou se souvenir des mouches qui tournent autour de la tarte aux fruits… Inutile de se voiler la face : les insectes sont nos amis… mais on préfère les voir de loin ! On les évite, mais on les connaît très mal finalement. « Et pourtant, rappelle le Pr Frédéric Francis, entomologiste à Gembloux Agro-Bio Tech, ils constituent 80% de la diversité animale. Et s’ils peuvent s’avérer dévastateurs – les nuées de criquets africains ravagent les champs en un clin d’œil –, de nombreux insectes sont infiniment utiles à la bonne marche du monde. » En témoigne l’exemple récent de la “teigne des cires” (de son nom scientifique, Galleria mellonella), petit papillon bien connu des apiculteurs puisque les femelles déposent volontiers des œufs dans la ruche et les larves consomment la cire d’abeille. Polyphages, elles infestent rapidement tout l’habitat et peuvent même dévorer le bois des cadres des ruches. Il s’agit d’un parasite redoutable. Des chercheurs espagnols viennent cependant de découvrir que les larves de ces “papillons de nuit” dégustent aussi les matières plastiques et, en 12 heures à peine, sont capables de les dégrader ! « Du statut de nuisible, la teigne des cires est passée à celui de rédempteur : la compréhension du phénomène pourrait, à terme, nous rendre de grands services en débarrassant les mers et les océans des amas de sacs plastiques qui s’y sont accumulés, explique le Pr Francis. Si l’on parvient, comme nous l’avons fait à Gembloux pour les termites qui digèrent le bois, à isoler les enzymes capables de dissoudre le plastique et les micro-organismes qui les produisent, la chimie nous permettra d’en produire de manière industrielle afin de pulvériser ces micro-organismes sur les déchets jusqu’ici non dégradables. » Un espoir qui apporte de l’eau au moulin du chercheur totalement convaincu que le monde des insectes nous réserve d’autres belles surprises. « Le ver de farine a causé des dommages dans les dérivés de céréales. Maintenant, on l’élève parce que, d’un point de vue nutritif, il est particulièrement apprécié car il regorge de protéines. C’est d’ailleurs aussi le cas des chenilles, ravageurs du karité africain. Leur récolte protège l’arbre et apporte des protéines comestibles. » Dans le grand cycle des matières organiques, les insectes occupent une place irremplaçable. Et c’est leur rendre justice que de participer à la “Semaine des insectes”. Hexapoda, l’insectarium Jean Leclercq à Waremme, proposera plusieurs activités entre le 27 mai et le 3 juin : exposition de photos, activités autour de la mare ou dans la prairie, découverte du patrimoine entomologique, etc. À voir ou à découvrir en famille.
Patricia Janssens
Photos : C. Dijon
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