Octobre 2017 /267

En route pour Shenzhen

Mi-novembre, 8 étudiants de l'ULiège partiront en Chine

Du 11 au 19 novembre, huit étudiants de HEC Liège partiront à l’université de Shenzhen – dans le delta de la rivière des Perles, en Chine – afin d’améliorer leurs compétences marketing et entrepreneuriales. L’occasion aussi d’établir des connexions entre entreprises wallonnes et chinoises. Retour sur le projet initié par le doyen Wilfried Niessen, avec Anne-Christine Cadiat, attachée scientifique à HEC Liège.

CadiatAnneChristineTout a commencé en 2015 par un accord établi entre les deux universités. « C’est important pour les Écoles de gestion, et les universités en général, d’avoir un caractère international. Que ce soit dans les pays de l’Est ou d’Asie, il y a des demandes pour des formations de haut niveau. Nous avons voulu saisir la balle au bond. La Chine est un endroit véritablement stratégique, car son développement économique est phénoménal », précise Anne-Christine Cadiat.

AUTRE PAYS, AUTRES MŒURS

Durant une semaine, les étudiants liégeois pourront donc bénéficier d’une expérience internationale intense, mais pas seulement. « C’est un projet à la fois économique et académique, inscrit dans le cadre des cours de marketing opérationnel de bachelier et dans celui de “Strategic Marketing Management” de master. En septembre 2018, ces étudiants accueilleront leurs homologues chinois qui viendront étudier un an chez nous. Ils ont également pour mission de faciliter des connexions entre les entreprises belges qu’ils vont représenter et les entreprises chinoises que les étudiants de Shenzhen vont leur permettre de rencontrer. Il s’agit donc de consolider leur formation tout en développant un projet collaboratif avec des étudiants chinois, des entreprises wallonnes et chinoises. Ce qui participera à enrichir leur réseau professionnel. »

Shenzhen01Un tel voyage ne s’improvise pas, surtout dans un pays aussi complexe que la Chine, où le pouvoir communiste autorise une forme de capitalisme radical. Il a donc fallu préparer les étudiants au choc culturel qui les attend. « Nous avons fait beaucoup de recherche documentaire, étudié les théories des dimensions culturelles de Geert Hofstede, expose l’enseignante. Nous avons porté un grand soin aux spécificités culturelles chinoises également : nos huit étudiants sont en réalité quatre binômes fille-garçon, afin de ne pas créer de différences relationnelles trop marquées dans un pays très masculinisé. » Avant leur départ pour Shenzhen, les étudiants suivront une petite formation en chinois dispensée par l’Institut Confucius et ils assisteront, dans les bureaux liégeois de l’Awex, à une présentation des aides à l’exportation.

TÊTE DE PONT

Shenzhen02Situé en bordure de Hong Kong, Shenzhen n’était encore qu’une petite ville il y a 30 ans, avant d’acquérir le statut de zone économique spéciale, c’est-à-dire celui d’une région géographique où les lois économiques sont plus avantageuses pour les entreprises que dans le reste du pays. « C’est devenu une sorte de Silicon Valley en Chine, explique Anne-Christine Cadiat, soit un terrain d’expérimentations formidable pour les jeunes, à la fois au niveau de leur formation académique que du réseautage. » C’est ce double aspect qui a convaincu les autorités académiques et politiques d’investir dans le projet. « Au total, nous avons quatre sources de financement : HEC Liège, les étudiants eux-mêmes, Wallonie-Bruxelles International et les entreprises wallonnes. C’est donc une démarche collaborative où chaque partie investit du temps et de l’argent pour un retour bénéfique partagé. »

Si le projet est un succès, nul doute qu’il sera reproduit, à Shenzhen… ou ailleurs. Des perspectives qui permettraient à HEC Liège d’accroître encore son rayonnement à l’étranger, aux étudiants de développer leurs compétences, aux entreprises leur potentiel commercial.


Bastien Martin
Photos : Charlotte Maron
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