Octobre 2017 /267
Pas d’entorse à la rééducationUn colloque sur "la cheville chronique"
Le samedi 21 octobre prochain, le 5e colloque organisé par SportS² aura pour objet la “cheville chronique”. Une cheville douloureuse ou dont la santé n’est plus optimale après un traumatisme, voilà chose courante dans le sport, et qui mérite l’attention des spécialistes. « Le colloque international sera l’occasion de dresser un état des lieux sur les problèmes que peuvent poser des chevilles problématiques, en général après une entorse mal, voire pas soignée. Dès lors, la cheville reste ou redevient après un certain temps instable et/ou douloureuse. Il peut aussi arriver que des traumatismes au niveau de cette articulation soient mal diagnostiqués dès le départ », souligne le Pr Jean-François Kaux, chef de service médecine physique, réadaptation et traumatologie du sport. Il est également coordinateur du Service pluridisciplinaire orthopédie, rééducation, traumatologie, santé du sportif (Sports²). PARENT PAUVRE ?Chez les sportifs en particulier, mais chez tous les autres aussi, la cheville chronique est un problème très fréquent : « On estime que tous ceux qui se font une entorse de cheville risquent une récidive. Car la douleur s’atténue rapidement à cet endroit alors que la cheville n’est toujours pas fonctionnelle. Résultat : le sportif lambda peut ne pas consulter et attendre que “ça passe” ; parfois même, il n’est pas suffisamment encadré par des médecins et il reprend le sport trop rapidement. Même chez les sportifs de haut niveau, pourtant encadrés, ce n’est pas non plus exclu ! », précise le spécialiste. La reprise trop précoce du sport ou des mouvements de la vie quotidienne peuvent avoir alors un effet sur la fonctionnalité de cette cheville, avec une douleur et une fragilité résiduelle. « Il est même possible qu’elles disparaissent complètement pour se manifester à nouveau, plus tard… » Si certaines personnes ne passent même pas par la rééducation, d’autres s’y attachent néanmoins. « Le problème, insiste le Pr Kaux, c’est que la rééducation telle qu’elle est menée actuellement ne suffit pas : le risque de récidive d’entorse reste de 50% ! Une recherche est donc nécessaire pour en comprendre les raisons. Ainsi, les bénéfices réalisés l’année dernière – notamment grâce au colloque et au trail– ont permis à Sports² de financer le matériel nécessaire à un doctorant qui mène une recherche sur la prévention, la rééducation et l’analyse biomécanique des chevilles : le Myolux. Il s’agit d’un appareil qui mesure les déficits de la cheville, en particulier les troubles de proprioception, système qui donne au cerveau des informations sur sa position dans l’espace. En travaillant ce système, on engendre une “reprogrammation” des nerfs endommagés lors de l’entorse. Le Myolux permet aussi d’estimer la force des muscles et de rééduquer de manière plus ciblée. » COLLOQUE ET TRAILOuvert à tous, le colloque du 21 octobre intéressera médecins, chirurgiens, kinésithérapeutes et étudiants de la faculté de Médecine. Il aura l’honneur d’accueillir de grands noms de la discipline, comme le Pr Jacques Rodineau de Paris, qui a porté la spécialité au devant de la scène, et le Dr Pieter D’Hooghe, qui travaille au centre mondial de traumatologie du sport Aspetar au Qatar. Un trail est également organisé le même jour, pour recueillir des fonds destinés à la recherche. Il s’adresse à tous, avec trois parcours adaptés au niveau de chacun (6, 15 et 30 km). Le plus court n’est pas chronométré, afin de permettre à tous de venir marcher ou courir pour la recherche. « Nous mettrons même à la disposition des participants des vestiaires du centre sportif voisin, ainsi que des massages au terme de la course par les étudiants en kinésithérapie », conclut le Pr Kaux qui compte sur un public nombreux. Une des nouveautés de cette année est la possibilité pour les enfants de participer à une initiation à la course d’orientation pendant que les parents courent. L’année dernière, ceux-ci étaient quelque 250 au colloque et plus de 700 au trail !
Carine Maillard
Photos : J.-L. Wertz
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