Après un graduat en chimie, je suis engagée à l’université de Liège. Je partage mon temps dans le laboratoire des TP de chimie et dans l’atelier de soufflage de verre. Je n’y connaissais rien et c’est mon prédécesseur, Marcel Ponthière, qui m’a écolée. Le département de chimie utilise beaucoup de récipients, fioles et autres verreries spécifiques. Notre rôle est de répondre aux demandes et nous discutons de la meilleure réponse à apporter à leur projet.
Marcel Ponthière prend sa retraite et je deviens responsable de l’atelier. Je répare le matériel endommagé et fournis aussi de la verrerie “sur mesure” aux chercheurs et enseignants. Tout ce qui peut être acheté sur catalogue – et produit de manière industrielle – est commandé (en d’Allemagne principalement). Je ne fais que des transformations du verre boro silicaté qui se travaille à 800 degrés ou des réparations, bien sûr. Ma matière première est le tube en verre. J’en ai toute une collection, de tailles et de diamètres nombreux !
Je suis invitée à un symposium de verrerie au chalumeau à Paris. L’occasion de rencontrer d’autres passionnés de ce matériau et d’échanger sur nos pratiques.
Le JT de la RTBF diffuse un sujet sur l’atelier de l’Université, ce qui donne une belle visibilité à ce métier, plutôt rare, de souffleur de verre. Depuis lors, face aux demandes qui se multiplient, j’organise fréquemment des visites pour des classes. J’ai aussi déjà accueilli des stagiaires des écoles des Beaux-Arts.
Je travaille maintenant à 4/5 temps dans l’atelier de soufflage et une journée par semaine au magasin des produits chimiques de la faculté des Sciences.
Le chalumeau. Un outil d’artisan, très maniable. Mon compagnon au quotidien.
La salle des Trézoor à l’Aquarium-Muséum pour la collection des Blaschka, ces modèles en verre d’animaux marins du XIXe siècle. Je suis admirative devant tant de savoir-faire. C’est stupéfiant.