Novembre 2017 /268
CovoitULiègeL’essayer, c’est l’adopter
Bien que l’outil cadre intuitivement avec la tendance sociétale, ses sectateurs ne sont pas encore aussi nombreux que les poils de barbe d’un Recteur de l’ULiège. Mais à l’aune de la récente mue de la plateforme de covoiturage destinée à la communauté universitaire, aux alumni et aux membres du CHU, près de 3000 de ses membres s’y sont connectés au moins une fois. Créée en avril 2017 sous la direction du Pr Damien Ernst, comme une application mobile de car sharing, elle a en effet été rebaptisée “CovoitULiège” à l’entame de cette année académique et s’étend déjà jusqu’à Bruxelles et Arlon. Lors de la grève du 10 octobre, une centaine de personnes ont pu y décrocher un voyage. « Au-delà de l’Université, la plateforme suscite un grand intérêt : alors que le CHU a déjà rejoint l’aventure, d’autres partenaires de poids tels que le Liège Science Park et la ville de Liège – à l’intention de ses employés – souhaitent également l’intégrer », se réjouit Benoît Mattheus, l’informaticien chargé du projet. Si l’objectif premier est de répondre aux problèmes de mobilité et aux préoccupations écologiques, il ne faut pas nier que l’aspect pécuniaire entre largement en ligne de compte dans les motivations des voyageurs qui optent pour le système de trajets partagés. Les économies écologiques ne résonnent pas, il est vrai, comme une figure oxymorique. INTUITIVEConcrètement, CovoitULiège est plutôt accueillante et son interface se montre sympathique et aérée, tant sur un PC que sur un appareil mobile. Il suffit tout d’abord de remplir un court formulaire intégrant ses coordonnées, de compléter une présentation succincte et d’adhérer à la charte de l’utilisateur. « La nouvelle interface permet d’être renseigné à la fois comme conducteur et passager, ce qui n’était pas le cas auparavant. Du coup, des connexions supplémentaires ont été formées », relève Mélanie, qui utilise le système pour covoiturer avec trois autres assistants et doctorants de la faculté de Médecine vétérinaire, résidant tous du côté de Fernelmont. Il s’agit ensuite de créer une annonce, de remplir les champs horaires, de sélectionner l’un des points d’embarquement ou de dépose prédéfinis par les gestionnaires de la plateforme… et l’algorithme se charge ensuite de trouver la meilleure correspondance parmi toutes les autres annonces. « C’est un peu comme des arrêts de bus virtuels prédéterminés, convient Benoît Mattheus. Mais nous sommes disposés à en créer d’autres selon la demande. Et rien n’empêche les utilisateurs de s’arranger pour fixer d’autres points de rendez-vous autour de ceux qui sont officiellement désignés. » Dans tous les cas, l’acceptation de détours de minimum 3 km est conseillée aux conducteurs qui, dans leur grande majorité, font preuve de souplesse. Ces derniers renseignent d’office le modèle, le numéro de plaque et la couleur de leur voiture, par souci de clarté. « Nous travaillons actuellement sur diverses améliorations comme passer de trois à quatre points de rencontre par voyage tout en continuant de réduire le nombre d’étapes permettant de conclure un voyage », complète l’informaticien. WIN-WINReste la question de la participation éventuelle aux frais desdits conducteurs. Si le site suggère un forfait non obligatoire d’1 euro par trajet de 20 km, la plupart des participants que nous avons interrogés fonctionnent à tour de rôle par petits groupes interfacultaires, habitant la même localité. Il n’est donc pas question d’argent. Louis, un ingénieur qui se déplace à vélo et ne s’adonne au covoiturage que lorsque les circonstances le nécessitent, adopte cette philosophie : « Puisque je monte de toute façon au Sart-Tilman, autant ne pas augmenter les contraintes en faisant payer le trajet. » C’est alors la convivialité qui est gagnante, comme le relève Hubert, géographe-urbaniste et “covoitureur” au sein d’un groupe de quatre. Notamment dans les embouteillages. « Même avec le remboursement prévu de mes trajets en bus et en train, je n’ai nulle envie de revivre la surcharge du bus 48. »
Fabrice Terlonge
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