Septembre 2009 /186
Septembre 2009 /186

Exotisme de compagnie

Les reptiles trouvent refuge à l'ULg

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Lové sur une banche d'arbre, un python attend sa piqûre tandis que son voisin, un beau téju marbré de noir cherche une proie. Près d'eux, dans un terrarium sobre et lumineux, des pogonas d'Australie composent un curieux ballet, tantôt immobiles, tantôt mus par une inexplicable frénésie. Nous sommes en faculté de Médecine vétérinaire, au sein du service de médecine des oiseaux, lagomorphes et rongeurs (Carl), dans un nouveau sanctuaire réservé aux "NAC" - les nouveaux animaux de compagnie - version reptiles (la catégorie rassemble en effet quantité d'animaux autres que chiens et chats, comme les rongeurs, les insectes, les mygales, les scorpions, etc.).

Ouvert au début de l'été, le local compte déjà une centaine de pensionnaires. Tous - ou presque - ont été saisis par la police à la requête du juge. Selon certaines enquêtes*, il y aurait en effet en Wallonie près de 250 000 détenteurs de spécimens exotiques (serpents, tortues, lézards, arachnides, etc.). Mais seule une trentaine disposerait d'un permis ad hoc. Les saisies sont donc légion et les animaux ensuite confiés au parc Paradisio ou à l'asbl Crusoé sise à Liers. Mais les deux auberges ont atteint leur capacité maximale.

« Notre service a alors été sollicité, raconte Didier Marlier, chargé de cours et responsable de la clinique des animaux de compagnie et des équidés, et il nous a paru intéressant - dans le cadre de la formation des étudiants et du service à la communauté - de réserver dans nos locaux un espace dévolu à ces animaux "en transit". L'objectif est en effet de les soigner, puis de les rendre à leurs propriétaires dans la mesure où ceux-ci ont obtenu le permis. » Détail d'importance : les animaux venimeux ne sont pas tolérés dans le centre. Une convention a été signée en ce sens avec le président de l'asbl Crusoé, Tony Lo Bianco, formateur "NAC" et expert au parquet de Liège-Verviers, lequel se charge d'amener les animaux au Sart-Tilman et de leur chercher une famille d'adoption le cas échéant.

exotisme2Frédéric Gandar, assistant, est ravi et c'est avec un soin jaloux qu'il veille sur les terrariums empilés les uns sur les autres, car la place manque déjà. « Chaque animal a besoin d'un biotope particulier, rappelle-t-il, et il faut leur assurer un accueil adéquat, tant en termes de soins et de nourriture que de température ambiante. »

Cette nouvelle niche d'activités témoigne une fois encore de la vitalité de la clinique Carl. Didier Marlier, son responsable, est l'un des six premiers vétérinaires à avoir reçu le titre de spécialiste décerné par l'European College of Zoological Medicine**. Dans le domaine des "petits mammifères de compagnie" (lapins, cobayes, hamsters, souris, furets, etc.), la clinique peut dès à présent arborer un label européen, reconnaissance d'une recherche et d'un savoir-faire de qualité.

Patricia Janssens

* D'après l'asbl Carapace qui gère le centre de revalidation du parc Paradisio.

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