Janvier 2008 /170
Janvier 2008 /170

L'ULg aux portes de l'Amérique du Sud

Se faire connaître

Sao Paulo

Sao Paulo

Une mission ministérielle a emporté en novembre dernier Marie-Dominique Simonet, ministre de l'Enseignement supérieur de la Communauté française et ministre des Relations extérieures de la Région wallonne, au Brésil et au Chili. Dans l'avion, plusieurs délégués des universités francophones, soucieux de faire connaître les formations et les compétences made in Communauté française Wallonie-Bruxelles, l'accompagnaient. Car l'attractivité des filières d'enseignement et des laboratoires deviennent les maîtres-mots des autorités universitaires.

« Désormais, les universités doivent être capables d'attirer des étudiants, des doctorants et des chercheurs du monde entier, explique le vice-recteur Albert Corhay, qui faisait partie du voyage. Il faut donc faire connaître nos compétences bien au-delà de nos frontières et, notamment, dans les pays émergents où la demande vis-à-vis des institutions européennes est forte. »

Autrefois classé parmi les "pays émergents", le Chili s'est hissé depuis quelques années au rang de partenaire. Il cofinance le 7e programme-cadre et participe aux grands projets de recherche internationaux. « L'ULg participe activement au nouveau collège doctoral belgo-chilien qui propose à des doctorants du Chili de réaliser des thèses en cotutelle et de bénéficier de bourses. Les doctorants suivis par des professeurs liégeois seront inscrits dans notre Université, seront accueillis dans ses laboratoires et renforceront nos équipes de recherche », explique Patricia Petit, chargée des relations internationales au sein de l'Administration de l'enseignement et des étudiants. D'autres accords concernent des échanges d'étudiants en faculté des Sciences appliquées, en management ou encore dans le secteur des biotechnologies. « Sans oublier le spatial, reprend Patricia Petit, un secteur de pointe qui a déjà suscité bon nombre de collaborations avec les équipes liégeoises. »

Au Brésil, la situation est un peu différente... vu la taille du pays ! Grâce à l'appui de Marie-Dominique Simonet, quelques portes se sont ouvertes et des contacts fructueux ont été noués. « Dans la baie de Rio de Janeiro, les demandes concernaient principalement la logistique et le transport en liaison avec le pôle de compétitivité "Transport et Logistique" du Plan Marshall, souligne Patricia Petit. Le Pr Jean Marchal, qui en préside le collège stratégique et scientifique international, a signé un accord avec l'université fédérale Fluminense de Niteroi. Un master en construction navale fluviale, fluviomaritime et en gestion portuaire est en cours de constitution et des collaborations scientifiques sont en bonne voie avec la faculté des Sciences appliquées dans le domaine des technologies liées au transport. L'expertise liégeoise en matière de port autonome et de nœud intermodal les intéresse dans la mesure où ils souhaitent développer le port à Niteroi. »

Lors de rencontres organisées à São Paulo, les demandes touchaient davantage le secteur agro-alimentaire. Le Pr Pascal Leroy a signé au nom de l'ULg et de la Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux avec l'Universidade Estadual do Sudoeste da Bahia des accords de coopération sur l'amélioration de la race bovine. « Nous avions déjà mis en place en 2000 un centre d'excellence en productions animales, explique Pascal Leroy, et notre réputation en la matière n'est plus à faire. Il faut savoir que, suite à l'ingéniosité des éleveurs, la Wallonie détient les animaux les plus musclés de la planète dans les espèces bovine (Blanc-Bleu belge), porcine (porc Piétrain) et ovine (Texel belge). Les généticiens moléculaires ont largement étudié ces entités et ont identifié les gènes qui sous-tendent ces phénotypes extraordinaires : les résultats ont été publiés dans les revues scientifiques les plus prestigieuses comme "Nature" et "Science". » C'est dans ce contexte, impliquant le secteur privé wallon et deux universités, que se situe la création de l'Ecole doctorale avec l'Universidade Estadual do Sudoeste da Bahia.

 

Patricia Janssens

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