Janvier 2008 /170
Réformer l'enseignement![]() Photo: Christophe Bortels De nombreuses études nationales ou européennes en matière d’enseignement aboutissent à un constat identique : l’enseignement dans notre pays apparaît comme étant un des plus inefficaces et inégalitaires de la classe européenne. Plusieurs facteurs peuvent être avancés pour expliquer cette situation. Premièrement, l’enseignement constitue aujourd’hui un véritable “marché” scolaire dans lequel les parents et les directions d’établissement font leur shopping. Deuxièmement, l’organisation en réseaux – catholique et officiel – apporte plus de mal que de bien. Troisièmement, il existe aujourd’hui une cascade entre filières : un élève qui échoue dans l’enseignement général a de fortes chances d’être réorienté vers l’enseignement technique et ensuite professionnel. Enfin, quatrièmement, il règne chez nous une véritable culture du redoublement : 60% des élèves terminent leurs études secondaires avec un an ou plus de retard. L’idée de base du projet de décret est de combiner harmonieusement ce que l’on oppose habituellement, à savoir efficacité et équité, enseignement de masse et enseignement d’élite. Le marché scolaire doit d’abord être régulé. Le projet de décret met en place une régulation des inscriptions en fonction du domicile et du revenu. Le projet de décret procède ensuite à la fusion des réseaux, ce qui permettra d’affaiblir les mécanismes ségrégatifs du marché scolaire. A cet égard, il est important de signaler que le motif religieux ne joue que pour 4,7% dans le choix d’une école. C’est donc bien la qualité et la proximité de l’établissement qui sont les éléments déterminants. Le projet de décret propose enfin l’allongement du tronc commun, c’est-à-dire de dispenser un enseignement général et polytechnique à tous les élèves de 6 à 16 ans. Ce n’est qu’après ce cycle de base qu’ils seront orientés vers une des trois filières (général, technique et professionnel). In fine, pour lutter contre l’échec scolaire, le projet propose de recourir au redoublement le moins possible. Pour éviter le décrochage scolaire, le nombre d’élèves par classe est limité à 20. De plus, ils bénéficieront – à la manière finlandaise – de cours de remédiation. De telles solutions, qui n’entreront en application que de manière progressive, ont été appliquées dans d’autres pays et ont prouvé leur efficacité. Ce projet de décret n’a pas pour but d’opérer un nivellement par le bas mais au contraire un nivellement par le haut. De plus, des évaluations de la réforme sont prévues. « Il n’y a pas de liberté pour l’ignorant », disait Condorcet. « Quand on ouvre une école, on ferme une prison », énonçait Victor Hugo. Comme le laisse entendre ces deux citations, l’éducation doit être “la” priorité du gouvernement. Florent Verstraeten, ministre de l’Education
La 12e édition du Parlement Jeunesse de la Communauté française aura lieu du 3 au 8 février.
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