Le Roi d’Ys, légende bretonne

Edouard Lalo à l’opéra 

Fantastique, onirique plutôt qu’épopée historique, l’œuvre musicale de Lalo créée à Paris en 1888 s’enracine dans la culture légendaire de Bretagne. Contrairement à ce que pourrait laisser croire le titre de la pièce, son héros n’est pas le Roi d’Ys mais bien sa fille Margared, promise au prince ennemi Karnac. La belle refuse cette alliance car elle en aime un autre, Mylio, lequel est amoureux de Rozenn, sa sœur. Les sentiments de rage, de vengeance sont convoqués tout au long d’un drame qui rappelle certains accents wagnériens. Mais Lalo s’écarte de la dramaturgie de l’illustre maître et compose une musique riche et audacieuse sur un scénario court et resserré. 

L’œuvre s’inspire aussi de la légende de la ville d’Ys, laquelle – dit-on – s’élevait autrefois dans la baie de Douarnenez. Comme l’Atlantide, Ys aurait été engloutie à cause de la perversité des hommes. Historique ou légendaire, le récit de sa disparition dans les flots est resté très vivant dans la culture bretonne. 

Seul opéra français dans la saison de l’Opéra royal de Wallonie, le Roi d’Ys mis en scène par Jean-Louis Pichon, regorge d’effets spéciaux. Et ce sera l’unique occasion d’entendre dans la fosse Patrick Davin, directeur musical de l’Opéra royal de wallonie (ORW).

Pa.J.