Mars 2008 /172

Salon Biomedica

Polymères

CindyKottgen

 

L’événement eurégional Biomedica 2008 organisé en avril prochain à Maastricht a déjà acquis une dimension internationale. Il réunira plus de 700 participants. Tant les industriels que les chercheurs issus du monde académique, actifs dans le domaine des biotechnologies, y trouveront l’occasion de présenter leurs travaux de recherche. Cette réunion constitue une excellente occasion de réaliser un tour d’horizon pluridisciplinaire sur les découvertes récentes et les nouvelles technologies apparues dans ce secteur de pointe. 

Ainsi, place est donnée à plus de 50 orateurs de renommée internationale. Ce congrès permettra notamment d’établir des contacts privilégiés avec les industriels de ce domaine, qu’il s’agisse de grandes sociétés (DSM, Medtronic, Philips, GlaxoSmithKline Biologicals, Berendsen, etc.) ou de compagnies de plus petite taille mais tout aussi dynamiques telles que Dyax. Cet événement permettra aussi de renforcer les collaborations avec les autres centres de recherches actifs dans notre région, en particulier le RWTH (Aachen), l’université de Maastricht et l’université du Limbourg. 

Le Centre interfacultaire des biomatériaux (CEIB) dont je fais partie participera au salon dans le cadre du projet “Figelcel” qui rassemble deux partenaires académiques – le Centre interfacultaire des biomatériaux de l’université de Liège et l’unité de Chimie des interfaces de l’Université catholique de Louvain – et un centre collectif de recherches, Centexbel. L’objectif est de développer un biomatériau biodégradable destiné à favoriser la reconstruction osseuse en dentisterie. 

Parmi la population âgée de plus de 50 ans, en effet, 80% souffrent de parodontite, une pathologie caractérisée par la destruction du tissu osseux qui porte les dents. Suite à la perte de celles-ci, l’os sous-jacent, moins sollicité, a tendance à se résorber. Les dentistes ont alors recours à la pose d’implants dont le pronostic est excellent si l’os de soutien est de bonne qualité. L’étape clé de ce traitement tient à la reconstruction osseuse, un processus lent qui peut prendre six mois. Le biomatériau que nous cherchons à optimiser vise à favoriser la prolifération sélective des ostéoblastes en jouant notamment un rôle de barrière, évitant ainsi une colonisation du défaut osseux par les cellules de la gencive. 

Cette étude est conduite en étroite collaboration avec des chercheurs de l’équipe de chirurgie dentaire du CHU de Liège (Charlotte Grenade et Jean-Michel Pevée), ce qui nous permet d’adapter les caractéristiques du produit en fonction des besoins des praticiens. Cette étude m’a conduite à optimiser de nouveaux procédés de synthèse de matériaux polymères biocompatibles et biodégradables en limitant l’utilisation de solvants organiques. 

Ainsi pouvons-nous offrir à l’industrie plusieurs dizaines de grammes de ces polymères.   

Cindy Köttgen
chercheuse au Centre interfacultaire des biomatériaux (CEIB)

 
  

Dix ans après la crise de la vache folle

  Dscn2387Les recherches effectuées depuis 1996 au sein du laboratoire d’histologie humaine de la faculté de Médecine de l’ULg s’inscrivent dans une problématique de santé publique assez exceptionnelle. En effet, à cette époque, une nouvelle forme de la maladie de Creutzfeldt-Jakob est décrite au Royaume-Uni chez une dizaine de patients âgés de moins de 40 ans. Cette nouvelle forme de pathologie a été largement mise sur le devant de la scène médiatique, car l’agent responsable des cas chez l’homme est le même que celui qui provoque l’encéphalopathie spongiforme des bovins (ESB). L’hypothèse la plus probable de contamination est la transmission de l’ESB à l’homme par la consommation de tissus bovins hautement infectieux (cervelle, moelle épinière) incorporés dans des préparations culinaires. 

Ces pathologies sont caractérisées par une longue période de latence, période durant laquelle les prions sont stockés, amplifiés au niveau du système immunitaire et ensuite transférés via le système nerveux périphérique au système nerveux central. En effet, suite à une infection périphérique, l’agent colonise le système lymphoïde et s’accumule à la surface de cellules particulières, les cellules folliculaires dendritiques (FDC) qui répliquent l’agent et constituent ainsi un véritable réservoir infectieux. Nos recherches se sont focalisées sur l’implication des cellules folliculaires dendritiques dans la pathogenèse. 

Ces cellules étaient méconnues chez le bovin, notamment par manque de marqueur spécifique. Nous avons ainsi développé, en collaboration avec de Centre d’économie rurale de Marloie, un anticorps monoclonal spécifiquement dirigé contre les cellules folliculaires dendritiques bovines. Le pathogène responsable est un agent non conventionnel. En effet, c’est une protéine prion infectieuse qui est responsable du développement de la maladie. La protéine infectieuse résulte d’une modification de la conformation de la protéine prion cellulaire. Cette dernière sert de matrice lors de l’étape de conversion des formes saines en formes infectieuses par modification de son repliement tridimensionnel. La protéine prion cellulaire est ainsi indispensable à l’installation de la maladie. L’expression de la protéine prion cellulaire est étudiée au sein de notre laboratoire, car toute modification au niveau de sa synthèse peut entraîner un changement de la cinétique d’infection. 

Nous avons établi une cartographie des fibres nerveuses au sein des tissus lymphoïdes bovins mais aussi celles des amygdales humaines. Ceci a permis de pister les voies potentielles de neuro-invasion, c’est-à-dire le passage des prions vers le système nerveux. En comparant l’innervation des centres germinatifs d’amygdales bovines et humaines, nous avons révélé des différences qui pourraient influencer la propagation des agents pathogènes du système immunitaire vers le système nerveux. 

L’image du chercheur seul derrière son microscope n’est plus d’actualité. Des échanges de connaissances, de matériels, d’expériences nous ont permis d’avancer dans nos travaux. Nous sommes intégrés dans deux réseaux européens de chercheurs, une expérience unique tant au niveau des échanges scientifiques que humains ! Et l’organisation conjointe de Biomedica par BioLiège, Life Sciences Limburg et Life TecAachen-Jülich permet ces échanges de connaissances et d’expériences entre universités, laboratoires et entreprises.   

Dr Valérie Defaweux 
assistante au laboratoire d’histologie humaine
Centre de recherches des prions

   
Biomedica  Plateforme d’échanges de connaissances et d’expériences entre les entreprises spécialisées en biotechnologie et les laboratoires de R&D de l’Euregio Meuse-Rhin, le salon Biomedica aura lieu les 16 et 17 avril à Maastricht, au MECC.   Informations sur le site  www.biomedica2008.com  
  
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