Avril 2008 /173
Avril 2008 /173

Défis technologiques

Tirer un maximum de profits du Soleil

Le redéploiement de l'activité économique du bassin liégeois passe par l'identification d'innovations susceptibles de déboucher sur de nouveaux produits. L'université de Liège l'a bien compris et, depuis quatre ans déjà, elle collabore avec Arcelor (création depuis trois ans de la chaire ArcelorMittal à l'ULg) et la Région wallonne pour tracer les nouvelles perspectives d'avenir. Au centre de ce partenariat : la conception de surfaces du futur aux propriétés et fonctionnalités nouvelles, associée à une réflexion sur le management de l'innovation, le pilotage des réseaux et l'accompagnement de projets. 

Au zénith

Biocoat, Evafoil, Mirage : les projets innovants sont nombreux (cf. Le 15e jour du mois de février) et touchent des domaines très variés. Notamment celui des énergies renouvelables. Leur développement a actuellement le vent en poupe et les programmes de recherche visant à diminuer la consommation énergétique sont largement subventionnés. Silencieuse et non polluante, l'énergie solaire se présente comme un des moyens de production d'électricité le plus respectueux de la planète. Cependant, il existe aujourd'hui un frein majeur à l'utilisation systématique des panneaux solaires. Comme l'explique le Pr Rudi Cloots, « les cellules solaires actuelles sont surtout composées de silicium cristallin », un matériau au coût élevé qui induit des durées d'amortissement très (trop) longues. Il existe pourtant d'autres options. Une alternative attire particulièrement l'attention. Baptisée "Photocel", elle s'élabore au département de chimie des matériaux inorganiques de l'ULg au sein duquel plusieurs chercheurs dirigés par le Pr Rudi Cloots travaillent actuellement sur les Dye Sensitized Solar Cells (DSSC), c'est-à-dire sur les « systèmes hybrides à semi-conducteur dopés au colorant organique et électrolyte solide ou quasi solide ». Une solution réaliste existe.

 Un concept aux atouts multiples

Comment cela fonctionne-t-il ? « Le courant est généré lorsque le soleil vient titiller le colorant, explique-t-il. Cela donne lieu à l'injection d'électrons dans le film mésoporeux du semi-conducteur de type TIO2. Ensuite, ces électrons migrent vers une électrode collectrice et sont transférés dans le circuit extérieur. Enfin, le colorant est régénéré par un transfert d'électrons fournis par l'électrolyte. » Et ainsi de suite. « C'est un système circulaire », précise Rudi Cloots. Les avantages de ces matériaux non siliciés sont nombreux. « Ces composants sont très intéressants car ils ont une durée de vie relativement longue et offrent un meilleur rendement, même en situation de faible illumination. »

Certes, il est encore nécessaire d'améliorer l'efficacité de ces systèmes et la maitrise parfaite de chaque propriété demande un travail de longue haleine mais les résultats sont là, et ils sont positifs. Ils permettront à long terme de pénétrer le marché de l'énergie avec un produit nettement moins cher et donc plus accessible. A l'ULg, la recherche épouse notre quotidien.

 Martha Regueiro

 

 

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