Mai 2008 /174

Université verte

Chauffage, isolation, nouvelle construction... Un développement durable

 

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Au Japon, l'architecte William McDonough travaille sur des édifices" éco-efficaces". Pour lui, "un immeuble devrait ressembler à un arbre qui produit de l'oxygène, séquestre le carbone, distille l'eau, se chauffe à l'énergie solaire". Il a déjà conçu pour un collège de l'Ohio, "un bâtiment qui produit plus d'énergie qu'il n'en consomme". Et l'usine Ford de River Rouge (Michigan) possède sur ses conseils "quatre hectares de toits plantés qui isolent l'usine, filtrent les émissions, redirigent l'eau de pluie vers la rivière et économisent la climatisation et le chauffage..."*

Cogénération

C'est sans doute fort de ces exemples que Christian Evens, directeur de l'Administration des ressources immobilières (ARI) - soutenu dans sa démarche par les autorités de l'ULg -, garde constamment à l'esprit le critère du "respect de l'environnement" dans les projets de construction ou de rénovation de bâtiments. Développement durable et économie d'énergie font désormais partie du vocabulaire usuel à l'Université et c'est dans cette optique que deux cellules ont été mises sur pied, l'une dévolue à "l'énergie et au développement durable" et l'autre à la "mobilité et à l'urbanisme". Plusieurs décisions vont maintenant concrétiser la théorie.

Premier exemple : la chaufferie du Sart-Tilman. En effet, c'est à partir de celle-ci que de l'eau "surchauffée" parcourt toute la colline pour alimenter des échangeurs de chaleur situés dans les différents bâtiments universitaires et ceux du CHU. Or, installée dans les années 1960, elle fonctionne au gaz et au fuel "extra lourd". « Outre des améliorations ponctuelles que nous comptons y apporter, notre objectif est de renforcer ce matériel par une installation de cogénération, révèle Christian Evens. Une chaudière vapeur fonctionnant au bois (mais aussi avec des "pellets", granulés à base de déchets comprimés de l'industrie du bois) alimentera une turbine qui produira de l'électricité, la chaleur étant récupérée et injectée directement dans le chauffage. »

Les avantages de cette nouvelle formule sont très séduisants : l'ULg produira une énergie "verte" à partir d'une énergie renouvelable et la récupération de la chaleur contribuera à l'ensemble des économies, « lesquelles, selon nos calculs, seront considérables, poursuit le directeur de l'ARI, puisqu'elles pourraient atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros par an. » De quoi commencer, notamment, une campagne étalée sur plusieurs années d'amélioration de l'isolation thermique de nos bâtiments. « Les études sont presque finalisées et nous explorons les possibilités de financement et de subsides. Je pense que l'installation devrait débuter cette année pour être opérationnelle à l'automne 2009. »

Toiture végétale

Second exemple : le nouveau restaurant. Colline boisée sur les hauteurs de Liège, le Sart-Tilman constitue un site idéal pour intégrer harmonieusement l'activité humaine et la nature. Le nouveau restaurant témoignera de cette préoccupation. Répondant aux exigences de l'Université, l'architecte a veillé à la bonne orientation des vitres pour profiter au maximum du soleil, tout en prévoyant des débordements du toit pour éviter l'installation d'un conditionnement d'air, grand consommateur d'énergie. Prévus en variante, un système de récupération d'eau de pluie devrait alimenter les sanitaires, et une toiture "végétalisée" pourrait compléter l'ensemble. « Esthétiquement plus agréable que le bitume, la mousse et son substrat contribuent à l'isolation du bâtiment de façon naturelle, note Christian Evens. Mais surtout, elle retient l'eau de pluie, en renvoie une partie dans l'atmosphère par évaporation et agit comme un régulateur de la quantité de liquide affluant dans les réseaux d'évacuation, ce qui limite les conséquences néfastes de l'imperméabilisation croissante des sols. »

Patricia Janssens
Illustration : le projet du restaurant au Sart-Tilman

 

* Le Monde 2, n° 216, 5 avril 2008
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Egalement dans le n°269
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