Mai 2008 /174
Mai 2008 /174

Sur le podium

Étudiants brillants lors du concours Eurobot

Sur le bureau du Pr Boigelot, une coupe. Le trophée remporté début avril par ses étudiants dans le cadre du concours Eurobot qui s'est tenu au parc d'aventures scientifiques de Frameries (Pass). « Il s'agit avant tout d'une compétition robotique de haut niveau, qui met en jeu des robots totalement autonomes dans le cadre d'un "challenge" sportif prédéfini », explique Bernard Boigelot, professeur en informatique et responsable du projet "Frida". Eurobot s'adresse aux étudiants d'écoles d'ingénieurs et d'universités, ainsi qu'aux clubs scientifiques amateurs. Cette année, 28 équipes étaient inscrites : 19 belges et 9 françaises. « Nous sommes arrivés en finale où nous avons perdu face à l'équipe d'Helb-Inarci de Bruxelles. L'ULg est donc vice-championne de Belgique 2008 ! »

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Créativité et amitié

Cette compétition permet aux étudiants de s'engager dans un véritable projet scientifique complexe, formateur, et ce, à long terme. « C'est avant tout une réalisation interdisciplinaire qui fait appel à leurs connaissances informatique, électronique et mécanique », fait remarquer le professeur. Connaissances qu'ils ont acquises tout au long de leur cursus universitaire. Organisés dans une logique de développement de projets, ces travaux permettent également aux participants d'aborder des aspects de gestion d'équipe, d'organisation du travail et de communication.

Chaque année, les règles du concours diffèrent. Haute de 35 cm et de forme circulaire, Frida renferme l'équivalent de 12 ordinateurs. « Cette année, le robot a été entièrement conçu et réalisé par une équipe composée d'une dizaine d'étudiants ingénieurs et informaticiens, de cinq chercheurs de l'Institut et d'un professeur, explique Vincent Pierlot, un des cinq chercheurs. Toute l'équipe s'est beaucoup investie. Au total, on aura travaillé presque 10 000 heures sur Frida, notre robot. »

La réflexion commence dès réception du règlement, dans le courant d'octobre. « Jusqu'au mois de décembre, nous définissons précisément la stratégie du robot, ce qui nous permet de concevoir mécaniquement celui-ci avec les logiciels et outils adéquats. Nous profitons également de cette période pour développer et tester de nouveaux systèmes, même s'il faut bien avouer que plusieurs pièces ont été récupérées sur le robot de l'an dernier », poursuit Vincent Pierlot. Toutes les pièces sont fabriquées dans les ateliers de l'ULg. Une fois celles-ci réalisées, commence l'assemblage. « Dès qu'il peut rouler, nous testons les trajectoires. Enfin, jusqu'au jour de la Coupe de Belgique, nous élaborons la stratégie pour atteindre le fonctionnement idéal dès le premier match. Mais, cette année, on a vraiment testé Frida en temps réel... lors de la Coupe. Nous étions tous assez stressés », avoue Bernard Boigelot.

Savoirs en œuvre

Pour cette septième édition de la compétition, il s'agissait en quelque sorte d'un match de footbal robotisé : les robots devaient réussir à collecter un maximum de balles sur le terrain de jeu et à les déposer à différents endroits prédéfinis. La position de certaines balles est connue à l'avance, ce qui permet de programmer le robot. « Frida possède à l'avant une hotte d'aspiration lui permettant de prendre les balles, explique Stéphane Lens, étudiant en dernière année d'informatique. Quand une balle est aspirée, elle arrive dans un magasin d'une capacité de cinq balles. La dépose de balles se fait à l'aide d'un canon et de dizaines de capteurs placés sur le robot, lesquels détectent automatiquement la position exacte de celui-ci. »

Plus qu'un concours technologique pour jeunes, Eurobot est un prétexte convivial visant à favoriser l'expression de l'imagination technique, la mise en œuvre de savoirs scientifiques et techniques des dernières technologies, mais aussi les échanges d'idées, de savoir-faire, d'astuces.

Grâce à sa seconde place, l'équipe liégeoise a été sélectionnée pour représenter la Belgique au concours international Eurobot qui se déroulera à Heidelberg, en Allemagne, fin mai. « Face aux meilleures équipes européennes, nous allons devoir améliorer Frida, surtout en termes de vitesse d'exécution. Nous allons également placer une caméra pour faciliter son repérage à l'aide d'algorithmes de reconnaissance d'images », prévient Bernard Boigelot. 70 équipes provenant de 30 pays différents sont sur la ligne de départ.

 

Samuel Ledoux
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