Octobre 2008 /177
Octobre 2008 /177

Dos au mur

 

De la gymnastique pour dissiper les maux de dos

Si sept Belges sur dix souffrent de lombalgies au cours de leur vie, peu savent en revanche que, contrairement à ce que la kyrielle d’idées reçues veut nous faire croire, une séance d’exercices soigneusement menée vaut mieux que 15 jours de médication intensive et de repos absolu dans le divan familial. Tel est pourtant le conseil-phare que répétera à qui voudra l’entendre la Belgian Back Society – société scientifique présidée par Yves Henrotin, chargé de cours au département des sciences de la santé publique (ULg) –, de concert avec la Société scientifique de kinésithérapie tout au long de la “Semaine de la douleur” qui se tiendra du 20 au 26 octobre.

 

Vive le sport !

Axée sur le mal de dos en général, cette semaine sera l’occasion de mener une campagne de prévention lancée au terme d’une étude de grande envergure auprès de quelques 300 adolescents liégeois de filières techniques et professionnelles confrontés, comme on s’en doute, à des postures prolongées, des déplacements de charges lourdes et des mouvements répétitifs de rotation du tronc. Cette étude, menée par Yves Henrotin, a notamment montré que les jeunes qui ne pratiquaient pas régulièrement de sport cultivaient à l’égard de leur mal des croyances menaçant d’aggraver leur cas: « Le sport et les activités physiques en général sont perçus comme des facteurs déclenchant ou aggravant la lombalgie alors que, bien au contraire, le manque d’exercice fait croître les risques de douleurs chroniques, explique le professeur de kinésithérapie et co-rédacteur des recommandations européennes en matière de prévention et de prise en charge de la lombalgie. Nous devions donc réagir et lever ces fausses croyances qui, plus qu’on ne le croit, favorisent le passage à la chronicité. Une chronicité qui compte pour près de 90% des coûts de la prise en charge. » Restait à communiquer avec le quidam sans tomber dans les travers de ces brochures de salles d’attente truffées de détails anatomiques qui prodiguent assez peu de réponses aux questions les plus évidentes posées par le patient.

Sur le campus

Du 20 au 26 octobre, à grands renforts de quizzes simples sur les facteurs de risque et les conseils pratiques sur les bonnes et mauvaises postures, des back teams de kinés et d’étudiants en kinésithérapie battront le pavé des principales gares ferroviaires belges pour alerter le voyageur. « Nous voulons remettre l’exercice à l’avant-plan, fût-ce un sport de loisir, poursuit Yves Henrotin. Mieux, nous voulons favoriser l’éducation physique qui, non seulement améliore les capacités physiques mais développe aussi la coordination motrice et favorise une meilleure adaptation de l’individu à son environnement. »  

Quid alors, à l’heure de la “Semaine de la santé” sur le campus de l’ULg, des étudiants assis à longueur de journées sur les bancs des amphis ? « Les jeunes universitaires sont effectivement tout autant touchés par la lombalgie que n’importe qui d’autre. Ils ne devraient donc pas être en reste : planchons peut-être sur une initiative similaire », conclut Yves Henrotin. Avis aux amateurs.

 Patrick Camal 

Congrès sur la sciatique

A noter que la Belgian Back Society tiendra également, ce 13 octobre à Het Pand (Gand), un congrès sur la névralgie sciatique, plus communément appelée sciatique. Multidisciplinaire et bilingue (français-néerlandais), ce quatrième symposium international intitulé “Sciatique : état des connaissances” fera le point sur les avancées les plus récentes en matière de sciatique en même temps qu’il donnera aux principaux acteurs des soins de santé l’occasion d’échanger leurs points de vue.

 

Contacts : courriel BBS@LDOrganisation.com, informations sur le site www.belgianbacksociety.be

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