Alors que, depuis plusieurs années déjà, le club de boxe de l’ULg demeure noyauté par un escadron de puncheuses en dentelles et que l’aérobic fait aussi suer les messieurs, il est étonnant que le football en salle, l’un des derniers bastions machistes du sport à l’Université, ne soit pas tombé avant. Pourtant, jusqu’à cette rentrée académique, le guide des sports à l’Université ne précisait même pas implicitement que le championnat interfacultaire (qui connaît un succès grandissant chaque année en impliquant 80 équipes au moins) était, de facto, imperméable à la mixité.
L’une des nouveautés proposées cette année par le RCAE rend donc justice à la dizaine de footballeuses qui, en marge du programme officiel, s’étaient entraînées la saison passée dans l’espoir que leurs passements de jambes soient reconnus en septembre par le secrétariat des sports de notre Alma mater. « Notre état d’esprit est un peu différent de celui des hommes, assure Aline Dreyer, l’une des deux responsables de la section. Nous sommes moins “rentre dedans” qu’eux, et le jeu est moins puissant. D’autant que nous accueillons volontiers des filles débutantes. » Néophyte, Aline ne l’est pas… elle qui shoote depuis ses 7 ans. « Je me voyais comme un garçon manqué, mais à l’âge où l’on ne partage plus les vestiaires avec les garçons, j’ai dû faire un “break” avant de rejoindre le club de Butchenbach. »Chaque mercredi soir à l’ancien athénée d’Angleur, elle s’entraînera dorénavant avec ses copines dans le but de rencontrer d’autres équipes universitaires du pays, ou d’affronter les plus faibles du tournoi interfacultaire… masculin. Gageons qu’elles transformeront en une revanche ce que certains machos impénitents verront à tort comme une récompense.
Mais c’est aussi ce que l’on peut souhaiter à leurs futures (et très virtuelles) homologues handballeuses puisque, tel un autre corollaire d’une année “test” qui se révéla également probante, l’apparition du handball dans la soixantaine de sports proposés par le RCAE est pour l’heure réservé aux joueurs masculins. Reste aux étudiants français à l’origine de la création de cette toute nouvelle section à transmettre aux filles l’engouement qui doit les animer après la médaille d’or obtenue par leur pays, dans cette discipline, lors des récents Jeux olympiques.
Ce parfum de médailles rappelle d’ailleurs les bons résultats obtenus par les étudiants de l’ULg aux derniers championnats universitaires nationaux qui, en occupant cinq fois la plus haute marche du podium en tennis, en natation et en judo, tendent à prouver que les dynamiques qui se créent ne restent pas toujours à l’état d’épiphénomènes.
F.T.