Mercredi 15 octobre, 16h30. La grande salle des amphithéâtres de l’Europe est comble. Pour la première fois depuis 2005 et à l’invitation du Recteur, le Conseil académique est réuni et même élargi puisque les scientifiques “définitifs” ont été conviés à cette réunion exceptionnelle.
A l’aide d’un power point très documenté, Bernard Rentier s’adresse à ses collègues en affichant d’emblée son ambition : faire de l’université de Liège une institution de recherche reconnue sur la scène européenne et internationale. « Notre recherche est excellente, se félicite-t-il, mais pour qu’elle reste compétitive, il faut que l’ULg se profile davantage. » Persuadé que, dans l’avenir, la qualité d’une université sera moins fonction de sa taille et de sa position géographique que de sa capacité à s’insérer dans des réseaux scientifiques internationaux, il pense que l’ULg doit se distinguer sur la carte européenne grâce à quelques secteurs particulièrement performants.
Et le Recteur d’annoncer une réforme indispensable : « Celle qui concerne les procédures d’allocation des ressources pour l’enseignement et la recherche. Tout en maintenant un lien solide entre ces deux missions, je pense qu’un clivage doit être opéré dans la gestion des ressources, et ce afin d’optimaliser la productivité globale des équipes de recherche. Cette révision du mécanisme d’attribution des budgets sera intimement liée aux évaluations qui seront mises en place. » Quelle est la situation actuelle ? Les budgets accordés pour la recherche le sont principalement en fonction de la charge d’enseignement d’un professeur et non de la qualité de ses travaux. « En séparant plus clairement l’enseignement réservé aux Facultés et la recherche, poursuit le Recteur, nous disposerons de plus d’atouts de part et d’autre. » Demain – dans la mesure où l’intégration des Facultés agronomiques de Gembloux sera effective dès janvier 2009 –, l’ULg sera composée de dix Facultés. « Je propose, continue-t-il, que la recherche soit gérée alors par quatre grands Instituts correspondant à autant de thématiques : les sciences humaines, les sciences du vivant, les sciences de la matière et les sciences de l’environnement. » Ainsi un enseignant sera-t-il, par exemple, à la fois professeur en faculté de Médecine et chercheur à l’Institut des sciences du vivant.

Les ressources dégagées de la sorte pour la recherche devront permettre d’atteindre les trois objectifs prioritaires définis par le Recteur : accroître le nombre de publications afin de faire davantage encore rayonner le label “ULg” dans le monde scientifique, stimuler de nouveaux domaines d’investigation prometteurs, faire progresser l’attractivité générale de l’Institution, tant auprès des étudiants que des enseignants et des chercheurs. « Tout cela implique une évaluation stricte et objective des projets de recherche par des experts extérieurs », note Bernard Rentier.
Cette réorganisation d’ensemble nécessite aussi une nouvelle forme de gouvernance à l’ULg. L’idée de répartir les tâches pour “désengorger le Rectorat” est confortée par une modification récente des textes législatifs qui concernent l’ULg, laquelle permet au Recteur d’avancer plusieurs propositions. Parmi elles, citons la création d’un collège rectoral formé de cinq vice-Recteurs dévolus à des matières spécifiques ainsi que la mise en place d’un conseil universitaire de la recherche, d’un conseil universitaire de l’enseignement et d’une division des activités transversales chapeautés par un conseil stratégique général. « La réforme de la gouvernance et de l’organisation générale n’est qu’un outil en vue de l’amélioration des performances déjà remarquables de nos chercheurs et de nos enseignants », conclut le Recteur. Elle sera proposée au Conseil d’administration du printemps prochain.
Patricia Janssens
Texte et power point sont disponibles en ligne à l’adresse www.ulg.ac.be/conseil-academique