Des cinéastes de chez nous

Rencontres et débats au Nickelodéon

Après la soirée consacrée à Harun Farocki ainsi que le cycle “Jazz et cinéma”, le Nickelodéon propose un cycle “cinéastes d’ici/maintenant”. Projections, rencontres et débats sont au programme ces 13 et 27 novembre.

Marie André sera l’invitée du jeudi 13 novembre. Depuis son premier film Les pas perdus en 1980, elle a réalisé une vingtaine de films documentaires ou de fiction. La recherche de la simplicité sous-tend toute sa démarche : simplicité dans l’art de vivre, simplicité comme essence d’une vie réelle ou encore comme fondement de l’écriture visuelle. Filmant les intérieurs, les jardins vus d’une fenêtre, les objets et actes quotidiens, Marie André aime arracher des moments au temps qui court. Et sur ces gestes se pose la parole. Parole de femmes, de poètes, d’enfants, de cinéastes, d’amis. Cette cinéaste de l’ici et du maintenant viendra nous présenter Temps d’hiver réalisé en 2002 : au cœur de l’hiver, une réalisatrice est à l’œuvre et l’œuvre est sa vie.

Le 27 novembre, Boris Lehman viendra à la salle Gothot avec deux films : Portrait d’un peintre dans son atelier et Un peintre sous surveillance. Après plus de 300 films, Boris Lehman continue de se chercher. En 1985, il consacrait un film au peintre Arié Mandelbaum. 20 ans plus tard, il tire à nouveau une sorte de portrait du même peintre. Dans chacun de ses deux films, le réalisateur s’interroge sur l’acte de peindre et donc, par parallélisme, sur l’acte du cinéaste. « Il y a 20 ans, je ne pensais pas, confie le réalisateur, qu’il fût possible de montrer un homme en train de peindre puisque, quand on crée, on est seul avec soi-même ; il n’y a personne pour voir et surtout pas de caméra. Mais j’ai reporté l’impossibilité ailleurs : on ne voit rien de ce qu’il peint, uniquement les gestes. Serais-je devenu avec le temps et l’habitude complètement transparent ? Invisible et insensible à ses yeux? Ou alors accepterait-il de peindre sous surveillance ? »