Novembre 2008 /178
Novembre 2008 /178

La Fédé sous Oxygène

Le nouveau président passe à l’action

 

 

Puisque même ses détracteurs ne nient pas son abord sympathique, le nouveau président de la Fédé se présente comme une personnalité nettement moins controversée que certains de ses récents prédécesseurs. Vêtu d’un simple pull et pressé de terminer un bol de pâtes à emporter, il est un peu l’archétype de l’étudiant désinvolte dont seuls les cheveux gominés traduisent l’esprit de rébellion. Pourtant, c’est en jetant deux pavés dans la mare que Romain Gaudron a abordé son mandat à la tête de l’organe de représentation officiel des étudiants de l’ULg. D’abord en conduisant avec succès “Oxygène”, la toute première liste de l’histoire des élections étudiantes de notre Alma mater qui, en réaction, suscita l’émergence d’une liste opposante virulente. Ensuite en ré-affiliant hardiment la Fédé à la Fédération des étudiants francophones (FEF), dont il est un ancien membre du comité exécutif. C’est que, à 22 ans, ce pongiste n’est pas novice en matière de représentation étudiante. Président de l’assemblée des étudiants de la Haute-Ecole Hemes, il avait négocié la fusion de son école avec l’Institut supérieur d’enseignement libre liégeois (Isell), avant une année préparatoire et son inscription en 1er master de gestion des ressources humaines.

 

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Photo: Fabrice Terlonge

Romain Gaudron 

 

 

Le 15e jour du mois : Collectionner les mandats et créer une liste électorale, cela traduit-il des ambitions personnelles politiques ?

 

 

Romain Gaudron : Le rôle de l’étudiant-représentant est politique dans le sens où il amène à prendre des positions de fond telles que la revendication d’un enseignement supérieur accessible à tous. Mais je pense que ma fonction de président n’est pas compatible avec une implication idéologique personnelle, même si j’ai effectivement le goût de la politique. Cela dit, la constitution d’une liste a eu un effet de buzz et de débat très positif sur les élections étudiantes, puisque le quorum de votants a été atteint dès le premier tour, ce qui n’était pas toujours le cas les autres années. Cela étant, c’est plutôt par souci d’efficacité que nous avions fondé Oxygène avec les 26 autres étudiants (ndlr : tous élus !). Car l’établissement d’un programme commun autour de revendications discutées nous permet maintenant d’être plus rapides et plus efficaces pour ne pas gâcher le temps dont nous disposons en début d’année, en nous répartissant directement les tâches et en prenant rapidement des décisions.

 

 

Le 15e jour : Comme celle d’affilier de nouveau la Fédé à la FEF, et pas à l’Unécof ?

 

 

R.G. : Nous n’y étions plus affiliés depuis dix ans, et la décision a été prise par le conseil d’administration. Si les deux mouvements ont pour vocation de représenter les étudiants au niveau communautaire, la FEF représente quatre fois plus d’étudiants, et a davantage de visibilité dans la presse. Sans compter une meilleure vision de fond. Si on veut du poids, on doit y être ! Y envoyer sept conseillers fédéraux est un investissement, c’est vrai. Mais cela représente aussi une excellente source d’information et plus de moyens humains à notre disposition.

 

 

Le 15e jour : Plus de moyens, mais pour quels chantiers ?

 

 

R.G. : Nous comptons nous positionner clairement sur des questions d’enseignement. Par exemple, sur son financement ou sur le numerus clausus. Nous sommes également impliqués contre l’augmentation du coût des études. Notamment via la plateforme ResPACT, une pétition qui demande le respect du pacte international de l’ONU relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ratifié par la Belgique en 1983, et mentionnant la gratuité progressive de l’enseignement. Il s’agira aussi de négocier la fusion des deux conseils étudiants de la Faculté de Gembloux et de l’ULg et de revoir, dans ce sens, le règlement électoral. Enfin, sur nos campus, nous parlerons de mobilité, d’écologie, d’aides financières ou de conseils pour les “kotteurs”. Des fiches informatives sont déjà disponibles, histoire d’améliorer notre visibilité.

 

 

Fabrice Terlonge
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