Rudy Aernoudt est sur le point de lancer son propre parti en Wallonie Lide. Pour le politologue Jérôme Jamin, chercheur au Cedem, interrogé par Le Soir (20/10) qui révélait l’information, le potentiel électoral existe en Wallonie pour une forme de populisme. Il y a des citoyens mécontents au sud du pays, qui ont le sentiment de vivre dans un système particratique où les partis font obstacle à la réalisation de la volonté populaire (…) une liste populiste, opposant le « bon travailleur wallon » au « fonctionnaire fainéant » de Namur ou « au bureaucrate » de Bruxelles, pourrait trouver preneur auprès des électeurs. Mais le discours d’Aernoudt est-il populiste ? Certainement, répond Jérôme Jamin, même s’il s’en défend. Mais malgré sa dimension polémique, le discours populiste a toute sa place dans un régime démocratique. Même si ce discours est démagogique, simpliste, refuse l’idée de la complexité et la négociation politique au profit d’une vision simplifiée des enjeux. Jérôme Jamin conclut concernant cette candidature de cet ex-haut fonctionnaire flamand, européen et… wallon : elle serait très acceptable (en Wallonie) aux yeux de certaines élites parce qu’il incarne justement le Flamand ouvert, bilingue et soucieux de l’intérêt général. Mais je ne suis pas convaincu que tous les Wallons le connaissent. La « créature politique » reste encore à construire.
La Chine semble épargnée par la crise financière. Mais elle redoute les effets de la crise économique qui suit, précise immédiatement le professeur Michel Hermans (HEC-ULg), interviewé par Vers l’Avenir (11/10). Les Chinois sont de gros exportateurs. Si la crise se développe chez nous, ils vont payer directement les pots cassés. En même temps que nos entreprises, les leurs risquent aussi de prendre des coups. Cependant, cette crise pourrait bien aussi précipiter une reconfiguration géopolitique de taille. Avec les Russes et leurs « pétro-roubles », les Chinois pourraient être gagnants s’ils peuvent jouer correctement. L’argent n’est peut-être plus en Europe (et) aux Etats-Unis. A l’avenir il sera peut-être en Chine et donc politiquement, c’est clair que (…) la Chine peut devenir extrêmement puissante (…) vis-à-vis des Etats-Unis.
Des députés flamands SP.A et Open VLD ont déposé une proposition de loi visant à restreindre la liberté de circulation et de séjour à la libération de personnes condamnées pour certains « faits de mœurs » (les députés visent ici les pédophiles). Objectif ? Eviter qu’une victime se retrouve dans son immeuble, dans sa rue… face à son agresseur. Situation pénible, bien entendu. Mais simple mesure de protection des victimes ou « double peine », s’interroge Le Soir (30/10). Pour Christian Mormont, professeur honoraire en psychologie clinique, où est le droit à la réhabilitation, à l’oubli et à la réinsertion ? (…) Si l’intéressé a payé sa dette, pourquoi vouloir lui en imposer une seconde ? Bien sûr, le risque de récidive existe, mais précise le professeur Mormont, les délinquants sexuels, toutes catégories confondues, sont les moins « récidivants ». L’interdiction de résidence, malgré tout ? Sûrement pas comme peine automatique, tranche le professeur de droit pénal Adrien Masset. La société a tout intérêt à favoriser la réinsertion, sinon on en vient au système britannique, le fichage ciblé de tous les délinquants sexuels…
D.M.