Pour les communautés chinoises du monde entier, le nouvel an est la fête la plus populaire du calendrier. Sous l’impulsion conjointe de l’ULg et de l’Institut Confucius, cette année, Liège ne sera pas en reste. Placée sous le signe du Bœuf, l’année nouvelle débute officiellement le lundi 26 janvier, date choisie par l’Institut pour lancer sa “Quinzaine du nouvel an chinois”. Au programme : conférences, dégustations, concert mais aussi et surtout – point de départ de cette épopée chinoise de 15 jours – une incroyable exposition intitulée “Faites. Fêtes. Fight”.
D’ici et d’ailleurs
Jusqu’au 7 mars 2009, Li Yi, Zhang Jing, Qu Liangchen, Gao Xuyong, Ni Jun, Yu Fengru envahiront la galerie Wittert, du sol au plafond, afin de nous faire découvrir leur pays sous un jour nouveau, à travers différentes disciplines telles que la sculpture, la peinture, la gravure et la photographie. Sur les six artistes présents, trois viennent expressément de Chine, plus spécifiquement de Pékin et de Tian jin, le deuxième plus grand port du pays. Alors, en filigrane, la question se pose : y a-t-il une dissemblance de points de vue entre artistes chinois vivant en Chine et expatriés ? « Je pense qu’il y a à la fois des différences et des points communs, énonce Li Yi, artiste et professeur de calligraphie traditionnelle à l’Institut Confucius. Nos sociétés connaissent des menaces semblables comme la violence ou le chômage. Mais, ici, le but de l’exposition n’est pas de donner une lecture de celles-ci mais plutôt – selon la spécificité – la sensibilité de l’artiste de transmettre une pensée, un sentiment, une émotion. Donc, il n’y a pas de réponse claire et définitive : c’est au visiteur de trouver sa propre vérité grâce aux clés qui lui sont données. »
Thème choisi pour l’exposition : les légendes et traditions du nouvel an chinois. « Dans mon pays, c’est un domaine très riche, continue Li Yi. De plus, il est une sorte de fil conducteur entre la Chine d’hier et d’aujourd’hui, car même si le pays a fortement évolué ces 30 dernières années, les légendes sont toujours là. Peut-être ont-elles été détournées ou adaptées à l’époque dans laquelle nous vivons, mais elles sont toujours bien présentes. » L’œuvre Le Secret des raviolis en est une belle illustration, qualifiée ainsi en référence à ces mets de réveillon qui revêtent une importance toute particulière, parfois symbolique, comme c’est le cas, par exemple, dans le nord de la Chine où leur forme évoque celle des lingots anciens. Cette œuvre, oscillant entre installation et performance, est très représentative de “Faites. Fêtes. Fight ”.
Une exposition qui révèle un monde joyeux, impulsif, parfois paradoxal et absurde où s’entremêlent réjouissances et combats économiques, idéologiques et culturels, nouveaux ying et yang de nos sociétés contemporaines. Car, il faut bien le dire, de traditionnel, cette exposition n’en a que le thème : « C’est un prétexte, un contexte pour la création, précise l’artiste. La salle Wittert sera envisagée comme un champ de création. Nous jouerons avec l’espace, nous l’apprivoiserons avant de décider comment les œuvres devront être disposées. Il y a une part importante d’instantané, d’improvisation, d’accidentel, mais rien de figé. C’est très actuel comme conception et très éloigné de ce qu’on a l’habitude de voir dans les expositions consacrées à l’art chinois, ce qu’on appelle assez péjorativement les “chinoiseries”. »
Danse et dégustation
Le vernissage de l’exposition aura lieu le 26 janvier. L’occasion, lors de cette soirée exceptionnelle, de fêter comme il se doit le nouvel an chinois mais aussi d’en découvrir certaines coutumes puisque démonstration de Danse du lion par la Mante belge et dégustation de plats typiques sont prévus. Dépaysement garanti !
Martha Regueiro
| Programme La “Quinzaine du nouvel an chinois” à Liège se tiendra du 26 janvier au 7 février. - “Faites. Fêtes. Fight”, exposition ouverte du 27 janvier au 7 mars, du lundi au vendredi de 10 à 12h30 et de 14 à 17h, le samedi de 10 à 13h. - Samedi 31 janvier, à 15h au Musée d’art moderne et contemporain de la ville de Liège (Mamac) : “De l’acupuncture au kungfu shaolin, promenade autour de Yi Jing”. Conférence-démonstration par Mario-Poehl (maître Chen Shan De) et Marie-Ange Dechesne (docteur en sociologie). - Jeudi 5 février, à 20h, salle académique, place du 20-Août 7, 4000 Liège : “A la recherche du Dao. La vie quotidienne des moines taoïstes en Chine aujourd’hui”. Conférence de Adeline Herrou, chargée de recherche au CNRS de Paris. - Samedi 7 février, à 15h au Palais provincial de Liège : “Histoire du thé en Chine” par Catherine Noppe, historienne d’art et conservatrice des collections d’Extrême-Orient au Musée royal de Mariemont, ainsi que “Le Gongfu cha : voyage convivial autour d’une tasse de thé ?”, démonstration-dégustation par Charles Van Overstyns, professeur à l’école Urasenke de Kyoto et au Chado Urasenke Tankokai de Belgique. - Samedi 7 février, à 20h salle académique (ULg), cocktail et concert de clôture : “La musique des missionnaires à la cour de l’Empereur Qian Long” par l’ensemble Sirocco. Informations et programme complet sur le site www.confucius.ulg.ac.be. Contacts : tél. 04.366 50 06, courriel confucius@ulg.ac.be |
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