Février 2009 /181
Février 2009 /181

Le pastiche, ce miroir

Paul Aron titulaire de la chaire Francqui


Œuvre littéraire ou artistique dans laquelle l’auteur a imité la manière, le style d’un maître, par exercice de style ou dans une intention parodique”. Voilà comment Le Petit Robert définit le pastiche, pratique d’écriture qui est parfois devenue un genre à part entière et à laquelle se sont adonnés quantité d’écrivains, à commencer par Proust lui-même. C’est à cette forme particulière de littérature au second degré que s’intéresse, depuis une dizaine d’années maintenant, Paul Aron.


Auteur de nombreux livres – dont une Histoire du pastiche. Le pastiche littéraire français, de la Renaissance à nos jours (PUF, 2008) –, ce directeur de recherches du FNRS au département de littératures romanes de l’ULB est l’invité, dans notre Alma mater, de la chaire Francqui au titre belge 2008-2009. « Son propos est de montrer que la littérature française peut s’étudier à travers cette forme en miroir qu’est le pastiche », observe le Pr Jean-Pierre Bertrand, doyen de la faculté de Philosophie et Lettres, à qui l’on doit cette invitation ainsi qu’au département de langues et littératures romanes où il enseigne. 


« C’est aussi, ajoute-t-il, un spécialiste reconnu de l’histoire littéraire et de la littérature belge d’expression française. » A cet égard, Paul Aron s’est fait le héraut d’une nouvelle approche de la chose écrite, surtout celle allant du XVe siècle à nos jours. Il plaide pour une analyse des pratiques sur la longue durée, privilégiant une mise en contexte argumentée, sans pour autant négliger l’étude des œuvres proprement dites et des grands auteurs (notamment Guez de Balzac, Marmontel, Flaubert, Ducasse, Proust ou Paul Reboux). Ce qui l’a amené à lier l’histoire littéraire à celle de l’enseignement, à la vie culturelle dans son ensemble et à l’apprentissage du “métier d’écrivain”.

Démarche sociologique certes mais qui, dans les leçons annoncées à l’ULg, laissera amplement le champ libre à une investigation de la fonction du mimétisme stylistique et à l’usage de la parodie littéraire. Originalité au rendez-vous donc... 


Henri Deleersnijder


Programme des leçons

11 février : Archéologie d’un genre ou du bon usage des anachronismes

18 février : Les vertus discrètes de la parodie théâtrale
11 mars : Le pastiche en régime médiatique
18 mars : Pratiques du pastiche français au XXe siècle (avec une excursion en Belgique)

Salle Grand Physique, de 17 à 19h.

Contacts : tél. 04.366.54.53 et 04.366.58.56, courriel Alexia.Mainjot@ulg.ac.be

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