
UniverSud-Liège soutient l'action coopérative en République démocratique du Congo et au Bénin
Chacun a encore en mémoire les images poignantes, largement diffusées par les médias, des émeutes de la faim survenues dans plusieurs pays du sud de notre planète. C’était au début de l’année dernière. Et puis, au cours du second semestre, l’attention s’est portée sur le tsunami international qui a frappé les banques, avant de se réjouir plus récemment de l’élection et de l’investiture de Barack Obama. Le lancinant problème de la survie alimentaire d’une part considérable de l’humanité a-t-il disparu pour autant?
Non, bien sûr. UniverSud-Liège en est consciente. Depuis sa création en 1978, cette ONG active au sein de l’Université, indépendante de celle-ci mais aidée par elle et ses professeurs, concentre ses actions dans deux domaines principaux en matière de développement : la coopération et l’éducation. En ce qui concerne le premier, et en ayant recours au financement de partenaires, elle s’attache à renforcer les capacités d’intervention des acteurs locaux – essentiellement en République démocratique du Congo et au Bénin – afin d’améliorer les conditions de vie et de santé des populations défavorisées. Son second objectif, l’éducation au développement, reste par contre confiné au pays, à Liège plus exactement : il vise à sensibiliser étudiants, communauté universitaire et habitants de la région aux relations Nord-Sud.
Mais ses activités ne se limitent pas à ces deux champs. Chaque année – en association avec les campus de Mons, Namur, Louvain-la-Neuve, Gembloux et Bruxelles –, elle participe à Campus Plein Sud. « Du 23 février au 6 mars prochains, signale Valérie Wambersy, coordinatrice d’UniverSud-Liège, se tiendra la 7e édition de cette manifestation. Toutes les universités francophones de Belgique s’accordent sur les mêmes dates et la même campagne de promotion, tout en organisant chacune son propre programme. Mais le thème de conscientisation aux problématiques Nord-Sud reste commun : en 2008, c’est celui des migrations qui était retenu ; cette année – avec le slogan un tantinet provocateur “Que le meilleur mange ?” –, c’est la souveraineté alimentaire qui le sera. »
Souveraineté et non sécurité... Alors que celle-ci ne s’intéresse qu’aux quantités d’aliments disponibles, situation pouvant être atteinte grâce à l’importation de nourritures, celle-là veut donner la priorité aux marchés locaux. « Son idéal peut se résumer en quelques mots, poursuit Valérie Wambersy, à savoir le droit des populations et des pays de définir leurs propres politiques alimentaires et agricoles. Ces politiques doivent être écologiquement, socialement, économiquement et culturellement adaptées à chaque contexte spécifique. Un tel but d’autonomie s’oppose évidemment à la libéralisation tous azimuts, laquelle a une propension tenace à privilégier les intérêts du Nord au détriment de ceux du Sud. » Bref, il s’agit ni plus ni moins de tout faire pour soutenir l’agriculture familiale durable et de préserver les ressources naturelles (eau, forêts, sols, etc.), la santé des consommateurs, la biodiversité ainsi que l’emploi agricole en nombre suffisant et dignement rémunéré.
Ces projets ambitieux, arrimés à un véritable souci d’équité, seront examinés et défendus au cours des journées d’animations informatives, festives et culturelles de cette 7e édition de Campus Plein Sud. Rendez-vous donc au Sart-Timan, dont les hauteurs promettent encore plus que d’habitude d’être ouvertes sur le monde durant cette petite quinzaine de sensibilisation.
Henri Deleersnijder
Contacts: tél. 04.366.55.43, site www.universud.ulg.ac.be