Les politologues Pierre Verjans et Sébastien Brunet ont été amenés à commenter dans La Libre Belgique (25/2) les résultats de la consultation populaire pour “ Liège 2015 ”. Pour le premier, le mouvement citoyen était réjouissant mais on a assisté à un gonflement de l’impression de solidarité. Avoir beaucoup de gens derrière soi, ce n’est pas tout. Ce n’est pas suffisant d’avoir 18 ou 19 000 votants. Il aurait fallu quelque chose comme 40 ou 50 000 votants pour qu’on puisse parler de mouvement démocratique significatif. Ce qui pose la question de la démocratie participative, dont la consultation liégeoise est un premier exemple dans une grande ville wallonne. La société n’est pour l’instant pas assez mûre pour passer à un véritable processus de démocratie participative, observe Sébastien Brunet. Il y a clairement un problème de culture politique avec la question de la responsabilité des décisions prises qui est fondamentale. Un enseignement que l’on peut tirer de cette consultation, c’est que la démocratie participative, cela ne s’improvise pas.
L’exceptionnelle crise économique fait renaître dans le discours politique la référence aux “ plans ”, à la nécessaire “ planification ” de l’économie. Mais dans une carte blanche à L’Echo (21-23/2), Geoffrey Joris, aspirant FNRS, doctorant à l’ULg et chercheur à Sciences Po Paris, invite à profiter de la crise pour repenser les modalités de l’action publique. L’imaginaire sous-tendant la planification tend à faire croire que le modèle purement libéral est épuisé, légitimant le retour d’un Etat qui imposerait, dans une vision “ top-down ”, des directives à l’ensemble des acteurs qui lui sont soumis. Cette vision nous semble non seulement archaïque mais en opposition totale avec la vision de l’action publique telle que défendue par les groupes qui remettaient en cause jusque maintenant le système financier (…). Au contraire, plaide Geoffrey Joris, ces plans doivent être vécus comme une forme d’action collective organisée permettant une “ socialisation de l’action ” facilitant alors un passage de l’individu au collectif (…). Et il conclut : Les acteurs publics, en tentant de répondre aux enjeux économiques et financiers, risquent (…) de ne pas répondre à la question fondamentale de la légitimité de l’action publique qui se posait déjà avant la crise actuelle et qui prend maintenant une dimension tout autre. ça vaut bien une crise, non ?
Le Pr Jean-Louis Dumortier, didacticien en langues, a participé aux travaux parlementaires sur les pratiques d’écriture et d’orthographe. Dans une interview à La Libre Belgique (19/2), il relève le paradoxe suivant : les élèves écrivent de plus en plus, mais sans contrôle. Pour améliorer la qualité de l’orthographe, il suggère de faire découvrir aux élèves que dans des situations de communication différentes, on n’est pas soumis aux mêmes contraintes. Quand on communique par sms ou sur internet, il n’est pas nécessaire de respecter toutes les conventions et normes qui sont à respecter lorsqu’on écrit en classe, à un supérieur, dans la vie sociale (…). Leur faire comprendre qu’il n’y a pas d’un côté la bonne norme française et de l’autre la mauvaise langue française.
D.M.