Avril 2009 /183
Avril 2009 /183

Et de 10!

La Faculté agronomique de Gembloux complète les neuf Facultés de l’ULg

 

 

FSAGX (Biologie végétale)

Le bâtiment de biologie végétale

Depuis le 1er janvier 2009, la Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux (Fusagx) fait officiellement partie de l’université de Liège. Une intégration intéressante à bien des égards pour les deux partenaires qui préservera le site, le personnel et les spécificités gembloutoises. Interview à deux voix des recteurs André Théwis (Fusagx) et Bernard Rentier (ULg) alors que la convention organisant la fusion vient d’être signée. 

 

0086© tilt-ulg-dr Sujet - GemblouxLe 15e jour du mois : Pouvez-vous, en quelques mots, présenter la Fusagx ? 

 

André Thewis : Notre Faculté est la plus ancienne institution belge d’enseignement et de recherche exclusivement consacrée à l’agronomie. Elle fêtera ses 150 ans l’an prochain ! Située au cœur de la Wallonie, dans une ancienne abbaye bénédictine reconstruite au XVIIIe siècle, elle possède en outre une ferme expérimentale de 100 ha. Aujourd’hui, la Fusagx compte un millier d’étudiants (dont 35% de filles), 55 professeurs, 200-250 scientifiques et environ 300 membres du personnel administratif et ouvrier.  

 

Le 15e jour : Quelles formations organisez-vous?  

 

A.Th. : Après un bachelier en sciences de l’ingénieur – orientation bio-ingénieur – les étudiants peuvent opter pour trois masters bio-ingénieurs : “sciences agronomiques”, “sciences et technologie de l’environnement” et “chimie et bio-industries”. Un quatrième master bio-ingénieur en “gestion des forêts et espaces naturels” complètera cet éventail dès la rentrée prochaine. Nous organisons aussi un master en statistiques, orientation biostatistique, un master en architecture paysagère, plusieurs masters complémentaires, sans oublier la formation doctorale, le doctorat en sciences agronomiques et ingénierie biologique (entre 20 et 30 par an), l’agrégation, le Capaes et les programmes de formation continuée. 

 

Le 15e jour : Quels sont les points forts de la recherche ? 

 

A.Th. : Alimenter 9 milliards d’hommes en 2050 dans le respect de l’environnement constitue un véritable nouveau défi pour la recherche agronomique. Nos points forts se situent tant au niveau de la production végétale et animale qu’au niveau de la protection des cultures et des produits agricoles par des méthodes biologiques et la valorisation des produits agricoles à des fins alimentaires ou non alimentaires. Gembloux bénéficie d’un programme d’excellence en bio-raffinage. La gestion des forêts et des espaces naturels sous l’angle de l’ingénieur est également une particularité gembloutoise. Nous sommes aussi très présents auprès des entreprises wallonnes actives en amont et en aval de l’agriculture. Pour plusieurs de ces recherches, de nombreuses collaborations sont déjà en cours avec des chercheurs de l’ULg, médecins vétérinaires, botanistes, biologistes, biologistes moléculaires et géographes notamment. 

 

Le 15e jour : La Fusagx va-t-elle changer de nom ? 

 

A.Th. : Oui. Désormais, c’est l’appellation “Gembloux Agro-Bio Tech” (GxABT) qui prévaudra et chapeautera, au sein de l’ULg, à la fois la faculté des Sciences agronomiques d’ingénierie biologique de Gembloux (FSAGx) et le Centre universitaire de recherche en agronomie et ingénierie biologique de Gembloux (Curagx), Mais cela ne changera rien à la vie des étudiants : tous les cours seront maintenus dans nos bâtiments. C’est rassurant pour eux et important sur le plan économique et social régional : la Faculté est en effet le plus gros employeur de la région et les étudiants contribuent au dynamisme de la ville. 

 

Le 15e jour : Qu’apportez-vous à l’ULg ? 

 

A.Th. : Trois atouts, me semble-t-il. Une position géographique intéressante d’abord puisque Gembloux se trouve au cœur d’un triangle Louvain-Mons-Namur. Un recrutement très large des étudiants ensuite. Non seulement les nationaux proviennent de toute la Communauté française, mais un étudiant sur trois vient de l’étranger. De France bien sûr, mais aussi d’Afrique noire et du Maghreb, d’Asie du Sud-Est et d’Amérique du Sud. Une réputation internationale de premier plan enfin, laquelle se traduit par de très nombreux contrats de formation et de recherche à l’étranger et un réseau d’anciens répartis aux quatre coins du monde. J’ajoute encore que notre savoir-faire en gestion de la forêt tropicale, par exemple, est unique en Communauté française.

 

Le 15e jour : Qu’attendez-vous de la fusion ? 

 

A.Th. : J’espère vraiment que nous allons tirer parti de ce nouvel environnement pour établir des collaborations fructueuses. Dans des domaines complémentaires en enseignement ainsi que dans des recherches transversales, avec HEC-ULg, avec l’Institut des sciences humaines et sociales, avec la faculté de Droit, etc.  

 

0033© tilt-ulg-dr Sujet - B RentierLe 15e jour : Pourquoi avoir décidé la fusion des deux institutions alors que l’Académie les fédérait déjà ? 

 

Bernard Rentier : L’Académie Wallonie-Europe regroupait déjà, effectivement, l’université de Liège et la Fusagx mais cette structure, assez lâche, ne donnait pas vraiment de cohésion à l’ensemble. En fait – et je sais que d’autres partagent mon opinion –, ces académies ne constituaient qu’un premier pas vers un véritable regroupement des institutions en Communauté française. C’est l’étape à laquelle nous assistons aujourd’hui, tant à Mons qu’à Liège et sans doute demain à Louvain. Pour ma part, je pense qu’il eût été plus intéressant encore de fédérer toutes les universités de la Communauté française en une seule entité, répartie sur plusieurs campus. Comme en Californie. Mais sans doute les esprits ne sont-ils pas encore mûrs… 

 

Le 15e jour : Il y a donc une Faculté de plus à l’ULg. Une Fac comme les autres ? 

 

B.R. : Pas vraiment. La faculté des Sciences agronomiques de Gembloux-ULg gardera un régime particulier eu égard à ses 150 ans d’histoire et à un passé chevillé à sa région. Elle va conserver une certaine autonomie de gestion, tant en ce qui concerne son financement que ses biens propres. En outre, contrairement aux autres Facultés liégeoises conduites par un doyen, c’est un vice-recteur qui sera à sa tête, lequel sera élu par le personnel académique de Gembloux. Ce vice-recteur sera bien sûr associé à la nouvelle équipe des cinq vice-recteurs qui travailleront auprès du prochain recteur. Je m’explique. Lors de l’élection du 4 mai, tous les membres du corps académique de l’ULg – y compris bien sûr les professeurs gembloutois – éliront le recteur et le “premier vice-recteur” . Le nouveau recteur élu pourra proposer ensuite au conseil académique trois noms maximum pour les postes de vice-recteurs supplémentaires. Ils seront tous ex officio membres du conseil d’administration.  

 

Le 15e jour : Quel sera l’apport de l’ULg à Gembloux ? 

 

B.R.: Nous lui offrons indéniablement un cadre plus large et plus complet pour son développement. Les collaborations scientifiques sont déjà nombreuses entre les chercheurs des deux sites, mais le fait d’appartenir à la même maison facilitera encore les contacts. En outre, l’université de Liège mettra à leur disposition son expertise en matière de logistique et d’administration, d’informatique, de valorisation de la recherche, de communication, etc. Nous avons acquis une certaine expérience des fusions (HEC en 2004, la FUL d’Arlon en 2005) et je peux dire à présent que nous avons transformé l’essai ! L’ULg est très fière de s’unir à une faculté d’Agronomie d’une telle qualité et elle mettra tout en œuvre pour l’accueillir chaleureusement. D’autant plus que nous devenons ensemble la seule université publique complète (avec notre faculté unique de Médecine vétérinaire) en région francophone… 

 

Le 15e jour : Pas de changement pour le personnel ? 

 

B.R. : Aucun changement. Ni pour le personnel, ni pour les étudiants. L’intégration s’opérera en douceur, sans révolution. Nous n’avons qu’un seul objectif : que les partenaires de la convention tirent un bénéficie maximal de cette opération. 

 

Propos recueillis par Patricia Janssens 

 

Photos de la Faculté de Gembloux: Quanah Zimmerman
Portraits: TILT/ULG/DR032009

 

FSAGX (Lab Physiologie végétale à finalité horticole)
L’ancienne orangeraie

 

 

 

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