Avril 2009 /183
Avril 2009 /183

60 ans de culte du Torè

Bon bilan pour un cru jubilaire

Heureusement, à force de voir cette solution temporaire, les étudiants ne sont pas marris le moins du monde. Les projets de salle de guindaille estudiantine n’en finissent pas de capoter, et le chapiteau implanté chaque année au Val-Benoît, tant pour la Saint-Nicolas que pour les festivités de la Saint-Torè, prend des allures de solution temporairement définitive. « D’ailleurs, cette année, les autorités communales ont été très coopérantes et ne nous ont pas cherché des poux », louait Xavier Huppertz, président de l’Agel, alors qu’un peu moins de 1800 de ses semblables faisaient la fête, le lundi soir de la Saint-Torè, sous la tente.

S’il soulignait également que la grande foule, tout comme la touffeur habituelle, n’étaient pas au rendez-vous (peut-être en raison du succès inhabituel des autres “Saints”, qui s’étaient déroulées durant les semaines précédentes), le président ne pouvait pas deviner que la férule communale frapperait le lendemain, jour du traditionnel cortège.

« L’ULg, c’est trop bon, à part les examens », scandait la veille un étudiant. C’est peut-être la perspective de cette échéance moins réjouissante qui motiva autant de tabliers blancs à participer au défilé du 60e anniversaire de la manifestation dont le fondateur (André Fiévet), récemment décédé, eut droit à sa minute de silence. Le beau temps, aussi, a joué. Reste que les 2600 étudiants qui s’étaient massés place du 20-Août pour rallier Outremeuse avant les Terrasses et la statue du Torè durent attendre deux heures avant que le départ ne soit donné. La Ville ayant exigé que les chars décorés et sonorisés respectent les normes électriques et de stabilité ad hoc, il s’avéra que les normes des étudiants se rapprochaient plutôt de celles du capitaine homonyme, dans Tintin.

Saint Torè

Après maintes tergiversations, l’autorisation de départ fut délivrée par le bourgmestre aux chars non conformes, moyennent quelques aménagements de fortune. C’est néanmoins dans une ambiance exceptionnelle que le cortège de pétulants s’étiola au crépuscule, louant les vertus d’un folklore qui retrouve sa place dans la rue. Mais vu l’heure tardive, peu d’entre eux eurent le courage de se déplacer jusqu’au chapiteau qui, ce soir-là, fit un bide : à peine 800 entrées !

Restait un dernier rendez-vous pour les bretteurs à coups de bière, qui connut lui aussi un avatar électrique. Malgré une panne de groupe électrogène à leur démarrage, les “4 heures trottinettes” organisées par le comité de baptême des ingénieurs rencontrèrent également un beau succès, lié aux excellentes conditions climatiques. « Il y avait plus ou moins 20 équipes inscrites, et nous avons plus de monde que l’année passée où il avait plu, se réjouissait Jean-François Oudkerk, le président-organisateur. La police avait estimé que nous avions rassemblé 10 000 personnes en 2007. On doit être dans cette mesure. » L’événement a en tout cas confirmé que la tendance était à des trottinettes qui ressemblent de moins en moins à des trottinettes et que de l’alcool mélangé dans de gros bidons en plastique commence à faire de la concurrence aux dérivés de houblon.


 

Fabrice Terlonge
Photo: Jim Sumkay
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