Avril 2009 /183
Avril 2009 /183

Carrefour pour l’innovation

L’Interface Entreprises-Université a 20 ans

 

© Tilt ulg dr Interface 09 2006  020
Photo: TILT/ULg/DR2008

1989-2009, voici 20 ans que l’Interface Entreprises-Université rapproche les laboratoires de la société et dynamise les relations avec les entreprises. A l’époque, dans une région au creux de la crise, quelques personnalités de l’Université et du monde patronal prennent conscience que l’ULg ne peut rester au balcon : elle doit s’engager, collaborer davantage avec le monde des entreprises, propager un esprit d’innovation.

Mission largement accomplie. Et mission plus nécessaire que jamais alors que, à l’heure du 20e anniversaire, une nouvelle crise – mondiale cette fois – est susceptible de fragiliser une région en pleine reconversion. Mais la sortie de crise consacrant certainement une nouvelle forme d’économie basée davantage sur “la connaissance”, le travail accompli par l’ULg et son Interface sont des atouts.

Retour sur le parcours. « Les dix premières années de l’Interface ont été consacrées aux collaborations avec les entreprises, avec les acteurs socio-économiques, résume Michel Morant, directeur de l’Interface depuis 11 ans. Les dix années suivantes, nous avons poursuivi cette première mission, mais l’accent a été mis sur la valorisation des découvertes de l’ULg et sur la création d’entreprises par l’Université elle-même, les spin-offs. » Les dix suivantes ? « Dans cette économie de la connaissance et de l’open innovation, l’ULg doit se profiler comme un véritable carrefour pour l’innovation. ».

En 1989, la création d’une interface était un acte pionnier dans le paysage belge et wallon. Aujourd’hui, l’équipe à l’œuvre s’est considérablement étoffée. De trois, elle est passée à 40 collaborateurs, spécialistes en business development des technologies et en intermédiation scientifique. L’équipe totalise 220 années d’expérience en valorisation de la recherche, mais aussi 150 en recherche proprement dite,  et  300 années d’expérience en entreprises », se plaît à relater Michel Morant.

D’autres chiffres témoignent encore du dynamisme entrepreneurial de l’ULg. Elle affiche 89 au compteur des créations de spin-offs, la dernière née étant Taipro, issue de l’Institut Montefiore et spécialisée dans l’ingénierie et la fabrication de dispositifs de microsystèmes pour les entreprises. Avec une moyenne de cinq entreprises créées par an, la 100e naissance pourrait se fêter dès 2010. Les 69 spin-offs toujours en activité génèrent 1500 emplois qualifiés et 150 millions d’euros de chiffres d’affaires par an. Les contrats avec les entreprises et l’industrie pour études et expertises représentent une contribution directe de plus de 60 millions d’euros annuellement, sans compter 60 autres millions d’euros de recherche en relation plus ou moins forte avec les entreprises, notamment dans le cadre des pôles de compétitivité du plan Marshall. Attentive à la propriété intellectuelle, premier pas sur le chemin de la valorisation, l’Interface a la gestion de 140 familles de brevets et de 115 accords de licences d’exploitation de technologies mises au point à l’ULg.

La qualité du modèle opérationnel en fonction à l’ULg repose sur une “boîte à outils” très complète dans laquelle, à chaque stade de développement d’un projet, l’on peut se saisir d’un instrument approprié, depuis sa détection dans les labos jusqu’à son exploitation sur le marché. La capacité de l’ULg à nouer des partenariats sur le plan régional – en particulier avec Meusinvest –, eurégional et européen a largement contribué à l’efficacité globale du dispositif, considéré par plusieurs interfaces, en Wallonie et dans les régions limitrophes, comme un modèle à suivre.

Pionnière aussi dans l’idée de fédérer les acteurs privés, publics et scientifiques d’un domaine d’activités spécifique, l’Interface représente l’université de Liège dans les cinq pôles de compétitivité du plan Marshall.

L’accession prochaine à la présidence de l’Union wallonne des entreprises de Jean-Pierre Delwart, responsable de la spin-off liégeoise Eurogentec, traduit certainement, dans le chef des patrons wallons, la place prépondérante que prend l’innovation dans le développement des entreprises. Un signal plus qu’encourageant pour l’Interface liégeoise, qui se positionne plus que jamais au croisement des routes vers l’innovation.

 


 

Didier Moreau

Site www.interface.ulg.ac.be

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