Mai 2009 /184
Mai 2009 /184

Dissensus fait l’unanimité

La philosophie morale et politique en ligne 

Depuis sa mise en ligne en hiver 2006, le site du service de philosophie morale et politique ne cesse de voir le nombre de ses visites augmenter. Un nouveau cap a été franchi en décembre 2008 avec le lancement de la revue électronique du service baptisée Dissensus, disponible sur Popups, le portail de publication des périodiques scientifiques de l’ULg*.

Outre les différents documents destinés aux étudiants en philosophie, le site www.philopol.ulg.ac.be propose des textes écrits par les membres du service dans les domaines de la philosophie politique et de la philosophie critique des normes, traitant par exemple de questions d’éthique, d’éducation, de religion et laïcité, etc. Se retrouvent également dans ces diverses rubriques des enregistrements audio des séminaires, colloques et autres conférences organisées par le département. Depuis décembre, le site est principalement alimenté par ces enregistrements audio ; les nouveaux textes sont, quant à eux, redirigés vers la revue. Mais celle-ci n’éclipse pas le site pour autant, au contraire. Pour Denis Pieret, animateur du site et membre du comité de rédaction de Dissensus, il est difficile de dissocier le succès des deux supports : le lancement de la revue a donné lieu à une augmentation du nombre de visiteurs sur le site.   « Notre démarche tente de déceler les rapports de forces en présence afin de repérer les lieux où les transformations sociales, politiques et éthiques se jouent ou peuvent se jouer, explique le chercheur. On n’est pas du tout dans une philosophie prescriptive qui viendrait expliquer aux gens ce qui devrait être, ce qu’il convient de faire et comment. » Et Géraldine Brausch, assistante au sein du département de philosophie et membre du comité de rédaction de la revue, d’insister : « C’est le point de vue du conflit en tant qu’il est porteur de potentialités, par définition imprévisibles, qui est privilégié dans les travaux du service et dans la revue Dissensus (d’où son nom). »    

 

La communauté universitaire a salué le lancement d’une telle revue qui prend ses distances avec le modèle normatif traditionnel de la pensée politique centré sur la délibération et, corrélativement, la recherche du consensus et de la légitimité. Cette mise en avant du conflit est également appréciée par le grand public qui y voit un principe rendant justice aux rapports de pouvoir dans lesquels les acteurs sont pris et à l’inventivité dont ils sont porteurs. Selon Géraldine Brausch, les travaux du service bénéficient d’une conjoncture actuelle favorable. « Le public est en demande d’une réflexion critique radicale sur la société afin de pouvoir agir sur celle-ci. Il ne s’agit pas de s’intéresser uniquement à la mondialisation ou à l’Etat mais aussi à des préoccupations peut-être plus concrètes telles que l’école, l’entreprise ou la prison en tant que ces institutions s’accaparent des notions aussi essentielles que l’épanouissement, l’autonomie, l’utilité sociale, la citoyenneté, l’éducation, la défense de la société, etc. » Cette réflexion sur les dispositifs qui tissent notre quotidien s’inscrit dans la volonté du service de faire de la philosophie un outil, accessible à tous, permettant d’activer l’égalité et l’émancipation.   Le premier numéro de Dissensus était consacré à la mondialisation et au cosmopolitisme. La prochaine édition paraîtra en septembre et sera consacrée à la notion de courage.   

 

Sami El Asri   

 

*Voir les sites www.philopol.ulg.ac.be  et  http://popups.ulg.ac.be/dissensus    

Facebook Twitter