Hans de Winiwarter

Homme de science et collectionneur d’art 

Du 29 mai au 26 juin, les collections artistiques de l’ULg accueilleront l’exposition “Hans de Winiwarter. Homme de sciences et collectionneur d’art” qui fera revivre un personnage mythique et largement méconnu de l’université de Liège. 

Passion japonaise 

Issu d’une famille de riches et puissants notables viennois, Hans de Winiwarter est initié dès son plus jeune âge aux arts, aux lettres et à la musique. Malgré cet intérêt pour la chose artistique, c’est vers les sciences qu’il se tourne. Il devient professeur d’histologie et d’embryologie à l’université de Liège au début du XXe siècle et jouera un rôle fondamental dans le domaine de la cytogénétique. Ainsi, tout en mettant en évidence l’aspect scientifique de ses activités, l’exposition sera consacrée aux œuvres sur lesquelles il a jeté, dès son plus jeune âge, son dévolu de collectionneur. « Elle s’intéresse entre autres à son impressionnante collection de gravures issues de l’école de ukiyo-e, une production d’estampes qui se développe au Japon entre le XVIIe et la fin du XIXe siècle », révèle Julie Bawin, chargée de recherches FNRS au département des sciences historiques* et commissaire de l’exposition dont elle a dirigé le catalogue. 

Car le savant est fasciné par l’art japonais : plusieurs photographies nous le montrent, déguisé en Japonais. Surnommé “Winissen Janosai” (Jean Winiwarter est le meilleur), il a conçu sa collection au fil des ans. Dès 1896, il achète des estampes, et, à partir de 1905, des livres qu’il acquiert principalement dans les ventes publiques et via des particuliers, mais aussi chez des marchands spécialisés dans la vente d’objets d’art japonais. Il rassemble ainsi plus de 1500 pièces. « Passionné, Winiwarter dessine, écrit et compose, mais il n’est pas qu’un amateur d’art, il est aussi un érudit, insiste Julie Bawin. Non seulement il apprend la langue du pays, mais il rédige aussi un ouvrage et plusieurs articles scientifiques sur l’art japonais. »   

Rassenfosse et Donnay  

Impliqué dans le monde artistique liégeois, Winiwarter partage sa passion avec des artistes comme Armand Rassenfosse et Auguste Donnay qui réaliseront, à sa demande, plusieurs œuvres japonisantes. Un tableau de Rassenfosse le représentant en position du lotus ainsi qu’un pastel de Donnay l’immortalisant dans un décor japonais feront d’ailleurs partie des pièces exposées.   

L’exposition est une première, car la plupart des œuvres n’ont jamais été présentées au public. Une partie d’entres elles sont conservées aux collections artistiques de l’université de Liège et à la Bibliothèque royale de Belgique, tandis que d’autres (la majorité d’ailleurs) proviennent de collections privées. L’occasion d’apprécier, en plus des œuvres artistiques, une multitude de documents qui mettent en évidence les recherches de Winivarter : sa thèse de doctorat, ses écrits, des extraits de son agenda, des photographies inédites, mais aussi le microscope dit de “Pompadour” qui, pour un moment, a transité par son laboratoire.   

Dempsey Robert   

* Julie Bawin a publié La collection au temps du japonisme. Le japonisme en Belgique à travers les collections de Hans de Winiwarter, Editions modulaires européennes, Cortil-Wodon, septembre 2007.    

Du 29 mai au 26 juin, à la galerie Wittert, place du 20-Août 7, 4000 Liège.  Le vernissage de l’exposition aura lieu le vendredi 29 mai à 19h et sera précédé d’une conférence donnée par Julie Bawin et Robert Halleux à 17h30 dans la salle académique de l’université de Liège.   

Voir l’article sur le site http://reflexions.ulg.ac.be (rubrique pensée/art)