La science veille sur nos assiettes. Plus précisément, c’est la microbiologie alimentaire qui étudie la façon de protéger le consommateur des germes pathogènes présents dans l’alimentation. Car, si les yaourts et saucissons hébergent des microorganismes bénéfiques pour notre santé, d’autres souches altèrent les aliments et s’avèrent nuisibles pour notre organisme.
Depuis 1995, le laboratoire de microbiologie des denrées alimentaires (faculté de Médecine vétérinaire) organise chaque année un colloque destiné à toutes les personnes concernées par cette problématique de santé publique. La prochaine rencontre aura lieu les 18 et 19 juin à l’université de Liège et sera l’occasion de faire le point sur les actualités en la matière.
Le public connaît la salmonelle ou la listeria, parfois responsables de graves intoxications alimentaires. Ce sont des bactéries. Mais les chercheurs ont montré que des virus peuvent également se trouver dans la viande et les huîtres ou des sandwiches, sur la salade aussi ou les fruits rouges, etc. Une fois ingérés, ils se développent dans l’intestin et provoquent nausées et malaises. « A l’heure actuelle, explique le Pr Georges Daube, directeur du laboratoire, on pense que 2/3 des gastro-entérites sont d’origine virale. » Or, le caractère contagieux du virus est bien supérieur à celui de la bactérie. « En outre, il suffit d’une très faible quantité de virus pour provoquer la maladie, précise le chercheur. Dans le cas d’une gastro-entérite, ce n’est pas grave mais lorsqu’il s’agit d’une hépatite A, par exemple, c’est plus sérieux. » Depuis quelques années, le laboratoire dispose – grâce à une coopération avec le Pr Etienne Thiry – de techniques fiables pour la détection des virus, lesquelles ont permis de mettre en évidence le rôle du norovirus, première cause des toxi-infections.
Le contrôle des aliments est donc essentiel pour garantir l’innocuité des produits. C’est la mission de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaine alimentaire (Afsca) qui sous-traite les analyses au laboratoire liégeois, seul service accrédité en Europe pour ce type d’examens.
D’autres problématiques seront abordées lors du colloque : la nouvelle législation en matière de ferments dans l’alimentation, les recherches sur le parasite de la toxoplasmose, l’émergence de pathogènes nouveaux, etc. Le second jour s’articulera davantage autour des contraintes techniques : comment assurer la meilleure qualité des aliments, leur meilleure conservation ?
« Notre laboratoire est impliqué depuis quelques années dans cette recherche, poursuit Georges Daube. Nous avons plusieurs projets en cours et, grâce à une unité pilote bientôt en place sur le site de la faculté de Médecine vétérinaire, les chercheurs pourront observer, de visu, le comportement des bactéries, des virus ou des parasites sur les aliments en cours de production. Les tests pourront être réalisés “en condition réelle”. »
L’occasion sans doute d’étoffer l’équipe du laboratoire…
Patricia Janssens
Actualités en microbiologie des aliments
Colloque, les 18 et 19 juin, aux amphithéâtres de l’Europe au Sart-Tilman, 4000 Liège.
Contacts : tél. 04.366.42.26, courriel madeschaetzen@ulg.ac.be , inscriptions en ligne sur le site www.mdaoa.ulg.ac.be