Mai 2009 /184
Entre berce et renouéePlantes exotiques, une menace pour la diversité biologique
![]() Photo: Hélène Ghyselinck Fauche de la renouée du Japon et de la balsamine de l'Himalaya à l'aide d'une débroussailleuse
La balsamine de l’Himalaya, la berce du Caucase et les renouées asiatiques font florès dans nos régions. Ces plantes, aux consonances suavement exotiques, constituent en fait une véritable menace pour notre environnement. « Les renouées asiatiques par exemple, explique le Pr Grégory Mahy, de la faculté agronomique de Gembloux-université de Liège, menacent la flore indigène en raison de leur croissance ultrarapide et de l’ombre créée par leur feuillage. Elles envahissent et fragilisent les berges, rendent le sol à nu et donc plus sensible à l’érosion et auraient même un impact négatif sur les invertébrés. » La berce du Caucase, quant à elle, pose des problèmes de santé publique. Sa sève contient des substances photosensibilisantes – les furanocoumarines – qui rendent la peau extrêmement sensible aux rayons ultraviolets. Un simple contact avec ses feuilles – et surtout la sève – suffit pour entraîner de graves brûlures lors de l’exposition au soleil. Un guide pratiqueCes deux exemples témoignent d’une réalité préoccupante : ces plantes – invasives – menacent la flore locale*. Le principe est simple : l’espèce exotique, importée le plus souvent pour des raisons ornementales, peut s’accoutumer au fil des années à un sol et à un climat différents, au point d’être capable de s’y reproduire spontanément, sans aucune assistance humaine. Mais, en l’absence de ravageurs ou de prédateurs, et dans la mesure où elles monopolisent les ressources nutritives tout en diminuant l’espace disponible, elle se développe sans limite aux dépens des espèces indigènes. Confrontée à cette problématique, la Région wallonne a confié la coordination d’une étude au laboratoire d’écologie du Pr Grégory Mahy. « L’objectif est double, confie le chercheur. D’une part, tester différentes méthodes de gestion mécanique sur les espèces invasives et, d’autre part, former différents publics-cibles (acteurs des cours d’eau, agents du département de la nature et des forêts, etc. afin qu’ils agissent efficacement face à ce type d’invasion biologique. » C’est dans ce cadre qu’un guide vient d’être édité par l’équipe du laboratoire d’écologie. Disponible directement en ligne**, il vise à favoriser une gestion raisonnée des espèces exotiques envahissantes qui pullulent à proximité de nos berges et de nos plans d’eau. Une prévention efficace
Rédigé dans un langage clair et précis, le guide s’adresse à toutes les personnes susceptibles de traiter les espèces invasives. « Il est essentiel que cette coordination associe les partenaires publics et les propriétaires privés pour mener à bien cette gestion, affirme le Pr Grégory Mahy. Notre guide de conseils de gestion entend offrir aux différents acteurs un outil pour un travail concerté. »
Si une stratégie de gestion à grande échelle, menée sur le long terme, s’impose donc pour endiguer efficacement la prolifération de ces plantes le long de nos berges, la prévention reste toutefois le traitement le plus efficace. “Mieux vaut prévenir que guérir”. Refrain connu... à appliquer ! Quanah Zimmerman
Photos: Hélène Ghyselinck
* La Journée mondiale de la biodiversité, le 22 mai prochain, aura pour thème les espèces exotiques invasives (www.cbd.int/idb/2009/ ). **Le guide est disponible en ligne, à l’adresse www.fsagx.ac.be/ec/gestioninvasives/pages/Doc-dispo.htm.
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