Mai 2009 /184
Mai 2009 /184

Opinions divergentes

Remous au sein du conseil des étudiants et du CA de la Fédé 

 

Le 25 mars dernier, les étudiants étaient appelés à élire 30 représentants au conseil des étudiants de l’ULg (soit la moitié), lequel désigne ensuite par vote ceux qui, en son sein, siégeront aux conseils d’administration de l’Université… et de la Fédé. « Ce furent des élections historiques, au regard des 28,29 % atteints », se félicitait Romain Gaudron, alors  président de la Fédé. 

 

Affaires courantes 

 

Elu sur l’une de ces listes qui naissent depuis peu lors des élections étudiantes (permettant l’élaboration de projets communs), Pierre Krains est passé avec son colistier de Hecho. Cet étudiant en 3e année ingénieur de gestion avait basé sa campagne sur une volonté d’améliorer la représentation de HEC-ULg dans les diverses instances. Parmi ses objectifs : la prise en compte par les professeurs d’évaluations faites par les étudiants, la défense d’un minerval abordable et le soutien de projets comme l’Unifestival ou les poubelles recyclables. Beaux projets, mais quel avenir ? Car, dans le même temps, une série d’événements secouaient l’équipe, qui allait placer le CA de la Fédé en “affaires courantes”, le conseil des étudiants ayant rejeté la motion de confiance qu’il sollicitait. Ce qui conduisit à la démission de Romain. Rétroactes. 

 

Le 9 février, l’assemblée générale de la Fédé (qui correspond au conseil des étudiants) votait à l’unanimité une critique du projet de réforme institutionnelle présenté par le Recteur. Le ton perçu comme arrogant, presque insultant a ému certains étudiants qui se manifestent auprès du Recteur. « Il s’agit là d’un texte qui a été rédigé par une partie du conseil et qui n’a jamais été soumis, ne fût-ce qu’à la simple lecture, aux autres membres », écrivent notamment Florent Auguste, président de la Société générale des étudiants en Médecine vétérinaire, et Thibault Frippiat, organisateur de Vétérinexpo 2009. Et le Recteur de s’interroger – par voie de blog – sur la représentativité des organes étudiants, doutant que « l’analyse au vitriol de [son] projet par la Fédé soit représentative de l’opinion qu’en ont les étudiants de l’ULg en général ». Cela, au vu de la « réaction de ressaisissement de la part d’un groupe d’élus qui ne se reconnaissent pas dans ce texte ». Par après, il précisera qu’il ne s’agissait pas de prendre le terme “représentativité” dans le sens d’une remise en cause de la légitimité des organes étudiants, mais comme une interrogation sur le fait qu’ils soient le “reflet des opinions variées de tous”. 

 

Ceux qui ont dit non 

 

Trop tard ! Froissé de voir sa légitimité remise en cause, le CA de la Fédé, par la voix de Thomas Lesuisse, son trésorier, avait demandé aux étudiants qui y siègent de boycotter le conseil d’administration de l’Université. Certains obtempérèrent (5 sur 7), mais d’autres pas. 

 

Sandrine Gaj était l’une des dissidentes. Actuellement en 3e bachelier de psycho, cette étudiante de 38 ans explique pourquoi elle a refusé de suivre le mot d’ordre de la Fédé : « Le texte présenté et voté à l’AG de la Fédé n’était pas clair. En plus, le document de 16 pages avait été envoyé seulement trois jours avant aux participants. C’est trop court pour un tel dossier.  Et puis, en tant que coordinatrice facultaire, on m’avait demandé de diffuser ce document, que je trouvais trop agressif. J’ai refusé de l’envoyer avant qu’il ne soit modifié. Dans cette histoire, c’est la façon dont les choses ont été faites qui fut problématique. » A cela s’ajoute son sentiment d’avoir trop souvent été mise devant le fait accompli. 

 

Ce n’est pas, on s’en doute, l’avis de Romain Gaudron. Si les documents ont été envoyés trois jours à l’avance, des groupes de travail avaient bien avant planché sur le sujet, et leurs travaux étaient disponibles au fur et à mesure. « Et puis, les étudiants du conseil qui ont envoyé les courriers désapprobateurs au Recteur étaient présents à l’AG où la critique du projet de réforme a été présenté pendant 30 minutes, rappelle l’ex-président de la Fédé. Des amendements ont même été ajoutés au texte… et ils ont pu voter. » 

 

Scission et session 

 

Le 30 mars, le CA de la Fédé proposait le vote d’une motion de confiance, laquelle fut rejetée par l’AG. « On n’a pas eu peur de se remettre en question et de reconnaître que nous avons peut-être mal communiqué », note placidement l’ex-président. Le 21 avril, l’AG de la Fédé élisait un CA et une coprésidence intérimaires. Patrick Camal et Sarah Jonet (de l’ancienne équipe) assureront donc l’intérim avant que le conseil étudiant fraîchement élu ne désigne un nouveau CA et un nouveau président… fin juin, début juillet. Pour le Recteur, l’affaire est close. Et les étudiants les bienvenus au Conseil d’administration. 

 

Fabrice Terlonge 

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