Bologne 2 est en marche. Réunis à Leuven et Louvain-la-Neuve les 28 et 29 avril derniers, les ministres de l’Enseignement supérieur de 46 pays européens (pas seulement de l’Union européenne donc) ont fait le point sur les progrès du processus de Bologne et sur les objectifs nouveaux à poursuivre pour les dix prochaines années.
La “Déclaration de Louvain” (elle restera comme cela dans l’histoire) se veut ambitieuse. Le simple fait que des pays aux réalités culturelles et économiques parfois si différentes soient parvenus à s’accorder sur trois objectifs prioritaires est déjà un grand succès. L’application “à géométrie variable”, tenant compte des spécificités nationales, apporte, il est vrai, un peu de souplesse dans la mise en œuvre d’un projet de longue haleine, qui se concentre sur quelques points essentiels.
Le premier réaffirme que l’accès aux études doit être le plus équitable possible. Les ministres belges (francophone et flamand) ont particulièrement insisté pour inscrire cet objectif dans la déclaration finale. Chaque pays devra établir des objectifs mesurables pour élargir la participation globale et augmenter celle des groupes sous-représentés dans l’enseignement supérieur. Cela implique d’améliorer l’environnement de formation, de faire sauter les barrières aux études et de créer les conditions économiques adéquates, mentionne le texte (Le Soir, 30/4). Cela reste une grande préoccupation des étudiants mais aussi des Recteurs.
Passer de 10 à 20% d’étudiants “mobiles” est le deuxième objectif de la décennie pour les Européens. La mobilité est même la marque distinctive de l’espace européen de l’enseignement supérieur, écrivent les ministres, l’essence de la réforme de Bologne. Et cette mobilité s’étend à celle des jeunes chercheurs et des enseignants. Concrètement, il s’agit de doubler les flux, la moyenne étant actuellement de 11% en Europe (et 10% seulement en Communauté française). Pour atteindre l’objectif, les ministres vont encourager l’approfondissement de la mise en commun de programmes entre universités, y compris en assouplissant les règlementations, voire la délivrance de visas.
Enfin, les ministres réaffirment que l’étudiant doit être au centre de la formation pour relever le défi de l’innovation et de l’emploi. L’étudiant “de tout âge”, afin de donner davantage de corps au projet d’une “formation tout au long de la vie”, interagissant davantage avec les parcours professionnels.
D.M.