Juin 2009 /185
Juin 2009 /185

Gros plan sur le documentaire

Des professionnels encadrent les apprentis cinéastes 

Festival de palmes à Cannes, moissons de récompenses ailleurs... Chaque rencontre internationale confirme ce constat réjouissant. Oui, le cinéma belge surfe sans complexe sur une vague de succès qui saute aux yeux des jurys les plus récalcitrants. Souvent fondée, jamais acquise, cette reconnaissance des pairs doit beaucoup à la maîtrise d’un genre cinématographique majeur, célébré par nos meilleurs cinéastes : le film documentaire. 

Master enrichi 

Soucieux de préparer les étudiants à cette école de l’exigence fortement ancrée en Belgique, le département des arts et sciences de la communication a décidé d’enrichir son master en arts du spectacle en créant une finalité spécialisée en cinéma documentaire. 

« Depuis la fin des années 80, le documentaire connaît un regain d’intérêt extraordinaire, un phénomène encore accentué depuis le début du XXIe siècle, constate Geneviève Van Cauwenberge, présidente du département. A côté de la télévision, la diffusion de films documentaires s’est considérablement élargie grâce à internet qui accueille de nombreux sites spécialisés. Ce genre cinématographique suscite aussi un intérêt grandissant des chercheurs, lesquels ont constitué un réseau de recherche européen. Il s’annonce encore porteur d’emplois pour nos étudiants. C’est la raison pour laquelle nous avons mis sur pied une formation unique en Belgique en nous entourant de professionnels confirmés comme Thierry Michel, Olivier Smolders ou Christine Pireaux. » 

 

ThMichel
Thierry Michel
 

Réalisateur unanimement salué par la critique belge et étrangère, Thierry Michel a signé des documentaires d’exception comme Congo River. Au-delà des ténèbres, Iran. Sous le voile des apparences ou, plus récemment, Katanga Business. Entre deux projets au long cours, le cinéaste plante sa caméra du côté de la place du 20-Août pour enseigner son art dans le cadre d’un atelier de réalisation de films documentaires. 

Après avoir enseigné en France, au Vietnam et au Congo, l’auteur liégeois d’Hiver 60 a élaboré une approche pédagogique originale s’appuyant sur le vécu des étudiants. « Il part de leurs centres d’intérêt, de leur expérience éventuelle dans le cinéma documentaire, se réjouit Geneviève Van Cauwenberge. Après une présentation de films antagonistes favorisant la comparaison sur les dispositifs et techniques utilisés, il fera prendre conscience aux étudiants de ce qui se joue dans un film. A savoir la rencontre entre le désir d’un auteur et de son public, non sans nier les règles et les réalités du marché. » Passant de la théorie à la pratique, les étudiants peuvent ensuite tester leur savoir-faire en réalisant un documentaire de cinq minutes sur le monde du travail. Une réalisation abondamment débriefée et commentée par Thierry Michel. 

La chaîne de production 

Ecriture du scénario, élaboration du synopsis, note d’intention ou d’esthétique, présentation du projet devant la commission de sélection, recherche de financement... Aucun projet cinématographique ne peut voir le jour sans le patient assemblage des éléments indispensables à sa gestation. Administratrice-gérante de la société de production liégeoise “Les Films de la Passerelle” et secrétaire générale de “Wallonie Image Production” (WIP), Christine Pireaux anime avec passion l’atelier de production et de distribution de films documentaires. Un cours à vocation pratique destiné à guider les futurs cinéastes dans les méandres de la production cinématographique. 

François Colmant

  
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