Du 21 au 28 novembre se tiendra au Manège de la caserne Fonck, la 9e édition du festival Voix de femmes. Cette année encore, le programme se veut éclectique et riche en découvertes, concerts, expos, cinéma, littérature et théâtre. Un événement en particulier, conjointement échafaudé par le Fer ULg et le département d'histoire et d'analyse du théâtre, mérite qu'on s'y attarde. Juste le temps d'un soir, délicieusement interprétés par les élèves du conservatoire de Liège, les textes de Michèle Fabien prendront corps dans une mise en lecture dirigée par Francine Landrain, qui a travaillé comme comédienne sous la direction de Marc Liebens.
L'occasion, comme l'explique Nancy Delhalle, chargée de cours au département art et sciences de la communication, de « (re)découvrir l'œuvre de cette auteure et dramaturge belge ». Il faut dire que cette Liégeoise de cœur n'est pas une inconnue; elle fait même la fierté de notre Université : « Elle est la fille d'Albert Gérard, qui fut professeur de littérature de notre Université et est elle-même licenciée en philologie romane de l'ULg », poursuit Nancy Delhalle. Autre anecdote, c'est aussi sur les bancs de notre Alma mater qu'elle rencontrera son futur mari, le dramaturge Jean-Marie Piemme. Dès ses débuts, son parcours est riche. « En 1974, elle fonde avec le metteur en scène Marc Liebens l'Ensemble Théâtral Mobile. Elle créera également avec lui, en 1981, la revue Didascalies, rappelle Nancy Delhalle. Cette auteure et dramaturge belge est une figure de proue de ce que l'on appelle le Jeune Théâtre, un courant des années 1970 qui fait l'objet de mes recherches actuelles. »
Evénement dédié aux femmes qui "ont investi et transformé leur art", le festival Voix de femmes convient merveilleusement bien à cette grande dame. Son œuvre théâtrale est d'ailleurs essentiellement consacrée au problème de l'identité féminine. « Elle donne la parole aux femmes sans voix, à celles que la tradition a vouées au mutisme, comme Jocaste, ou Charlotte (de Belgique) et Bérénice Abbott. En revisitant les grands mythes ou les grandes figures du féminin, elle interroge la face cachée des stéréotypes et de l'Histoire, développe Nancy Delhalle. C'est d'ailleurs cette dimension féministe des œuvres qui est mise en avant par le Fer ULg. »
"Quelque part des corps se brisent" sera présenté le 28 novembre prochain au Manège. A ceux et celles pour qui cet événement aura été une véritable rencontre théâtrale, à ceux et celles qui voudraient la poursuivre, Nancy Delhalle conseille la lecture du n° 63 sorti en 1999 d'Alternatives Théâtrales consacré à Michèle Fabien.
Martha Regueiro
| "Quelque part des corps se brisent" Le 28 novembre, 16h, au Manège (caserne Fonck), rue Ransonnet 2, 4020 Liège. |