Novembre 2009 /188

Ça bouge au Nickelodéon

Belle programmation pour le ciné-club

Le Nickelodéon, le ciné-club de l'ULg, revient en force cette année avec, comme nouvelle option de programmation, des films récents peu montrés à Liège, relevant radicalement de l'art et essai au sens fort du terme et toujours en pellicule 35 mm. La programmation est à nouveau hebdomadaire, mais n'oublie pas cependant de prévoir certains événements plus importants.

C'est le jeudi 19 novembre que nous aurons le plaisir de (re)découvrir un petit bijou de ces dernières années, Lost in La Mancha. Ce documentaire retrace l'épopée rocambolesque et tragique du réalisateur Terry Guilliam sur le tournage de The Man who killed Don Quichotte, l'adaptation inachevée de Cervantès. Nous y suivons jour après jour le combat que mène toute l'équipe du film contre vents et marées. Et c'est le cas de le dire : météo capricieuse, comédiens absents ou malades, budget réduit, tout leur fait croire que ce film est un film maudit (Orson Welles avait déjà dû abandonner ce projet). Seul Terry Guilliam, le réel Don Quichotte de cette histoire, se bat pour son rêve. Mais le tournage fut abandonné.

Deux semaines plus tard, soit le 3 décembre, c'est au tour d'une autre épopée d'envahir l'écran universitaire, Dancer in the Dark, plus sociale et musicale quant à elle. Incontestablement l'un des films les plus marquants de ces dix dernières années, Dancer in the dark est, comme tout film de Lars Von Trier, un film atypique. Entre un réalisme social filmé à l'épaule et une comédie musicale, entre des actrices islandaise (Björk) et française (Catherine Deneuve), entre l'"americain dream" et la xénophobie ambiante de l'Amérique des années 1960, Dancer in the dark a autant marqué les mémoires à sa sortie qu'il les a dérangées.

 

Et puis, entre ces deux projections, la venue d'un réalisateur de chez nous, Jean-Marie Buchet. Photographe, critique, monteur, preneur de son, scénariste, script doctor, régisseur, comédien, écrivain et directeur de production, Jean-Marie Buchet est aussi un cinéaste engagé et expérimental. Dès le début des années 1960, il finança lui-même une série de courts métrages. Des histoires sans histoires, une déstructuration des images entre elles, ses films questionnent la nature même du cinéma et la manière de production classique. La soirée du 25 novembre présentera une série de courts métrages de ce réalisateur, dont « Que peut-on bien faire chez soi le dimanche après-midi quand on n'a pas la télévision ? ». Seul le titre suffit à donner le ton et se passe de commentaires. Le lendemain, nous pourrons apprécier un de ses longs métrages, La fugue de Suzanne. Rien de plus simple à résumer : Suzanne quitte Albert. Les dialogues sont courts et insignifiants, il y a cinq personnages, cinq décors et 15 plans-séquences. Un film autoproduit dans des conditions inimaginables (100 000 francs belges à l'époque), mais tel le nom de sa maison de production - "Pauvres, mais beaux"-, La fugue de Suzanne est, par son absurdité, poétique et drôle. Un film qui s'inscrit dans cette vague du cinéma impertinent belge des années 1970.

Christelle Brüll

Le Nickelodéon ouvre ses portes tous les jeudis à 19h30 à la salle Gothot,
place du 20-Août 7, 4000 Liège (1er étage).
Informations sur le site www.nickelodeon.ulg.ac.be

 

 

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