Décembre 2009 /189
Décembre 2009 /189
TypeArt

Concours cinéma

Rapt

Un film de Lucas Belvaux, 2009, Belgique-France, 2h05.
Avec Yvan Attal, Anne Consigny, André Marcon, Françoise Fabian, Alex Descas, Gérard Meylan, etc.
A voir aux cinémas Churchill, Le Parc et Sauvenière

Stanislas Graff a tout pour être heureux : un poste de directeur d'une grande industrie, une femme et deux filles qu'il aime, un appartement luxueux dans un quartier chic de Paris. Un matin ordinaire, alors qu'il part travailler, tout bascule : il se fait enlever par une bande de ravisseurs. Il se fera humilier, nier, amputer par ses geôliers qui attendent une rançon. Mais les semaines passent et personne ne semble vouloir payer. A l'extérieur, les médias décortiquent sa vie privée et étalent au grand jour des détails compromettants dont nul ne pouvait soupçonner l'existence. Au bout de deux mois, ses kidnappeurs le laissent finalement partir. Enfin libre, il retrouve sa famille et ses collègues. Mais l'accueil est froid et Stanislas comprend qu'ils ont découvert sa double vie...

 

En deux parties, Rapt est d'abord l'histoire de la barbarie qui s'attaque au pouvoir et à l'argent. L'histoire d'un homme enchaîné. Yvan Attal, qui a perdu 20 kilos pour le film, interprète magistralement ce personnage meurtri, mais toujours battant. La seconde partie est plus intéressante. Après les souffrances vécues, Stanislas croit qu'il peut désormais tout vivre, et pourtant le retour est un cauchemar. Il comprend qu'il n'est plus rien ni dans sa famille, ni au travail. L'épreuve ne fait que commencer...

Librement inspiré de l'histoire du baron Empain en 1978, Rapt reste incontestablement une fiction puisque l'action se passe aujourd'hui et que son personnage central s'appelle Stanislas Graff. La fiction permet au réalisateur de se détacher des contraintes de la reconstitution historique et d'être au plus près du sujet, sans pour autant tomber dans l'anecdote. Cherchant le cinéma vrai, Lucas Belvaux ne fait ni du naturalisme ni du documentaire. Le réalisateur nous raconte juste une histoire avec la neutralité nécessaire pour que le spectateur puisse lui-même entrer dans la complexité des personnages. Ni pathos, ni jugement, mais un cinéma d'acte pur et direct à l'image du titre. Certains diront que cela donne un film froid, austère, rigide. Certes, mais c'est aussi un film fort où les événements exposés sont moins importants que les comportements et le psyché des personnages.

Christelle Brüll

Si vous voulez remporter une des dix places (une par personne) mises en jeu par Le 15e jour du mois et l'asbl Les Grignoux, il vous suffit de téléphoner au 04.366.52.18, le mercredi 16 décembre de 10 à 10h 30 et de répondre à la question suivante : quel est le titre du film célèbre qu'a réalisé le frère de Lucas Belvaux ?

 

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