Gouvernance mondiale

Dominique Strauss-Kahn reçoit les insignes de docteur honoris causa

La chose est peu commune : c'est le recteur Bernard Rentier qui se déplacera à Bruxelles le 17 mars prochain afin de remettre - sur proposition de HEC-ULg - les insignes de docteur honoris causa à Dominique Strauss-Kahn, actuel directeur du Fonds monétaire international (FMI). Celui-ci assistera en effet à une réunion de la Commission européenne, et HEC-ULg profite de sa présence sur le sol belge pour l'inviter à donner une conférence intitulée sobrement "Gouvernance économique mondiale et rôle du FMI".

Très connu sur la scène politique française - il fut ministre délégué à l'Industrie et au Commerce dans le gouvernement d'Edith Cresson en 1991, puis ministre de l'économie et des finances dans le gouvernement de Lionel Jospin en 1997 -, Dominique Strauss-Kahn est aussi bien connu en Europe, notamment pour s'être prononcé en faveur de la Constitution européenne en 2005.

Proposé à la direction du FMI par Jean-Claude Juncker et Romano Prodi, Dominique Strauss-Kahn y a été nommé le 28 septembre 2007, prenant ainsi la succession de l'Espagnol Rodrigo Rato. « C'est un homme de grande envergure, affirme le Pr Pierre Pestieau (HEC-ULg) qui le connaît depuis 1975, et c'est un économiste réputé. Il a enseigné les matières économiques à l'université de Nancy puis de Paris-Nanterre, avant de commencer la carrière politique que l'on sait. Sa connaissance des dossiers et sa compréhension des problèmes lui valent aujourd'hui, au FMI et à Washington, l'estime de tous, ce qui n'est pas si fréquent pour un Français ! Plus fondamentalement, sa maîtrise de la crise bancaire a redoré le blason du Fonds monétaire international. L'organisation a en effet prouvé, dans la tourmente, et son efficacité et sa solidité. Elle propose aujourd'hui son aide dans la crise grecque, réaffirmant ainsi son rôle de régulateur dans la gestion monétaire des pays membres. »

Adepte d'une politique sociale-démocrate, DSK - ainsi qu'on le surnomme - a, selon Pierre Pestieau, « le cœur à gauche mais avec raison ». Il prône une politique axée sur la redistribution des richesses, la régulation mesurée de l'économie et la lutte en faveur de l'égalité réelle. Pour lui, l'Etat doit mener une politique de relance à court terme et d'investissement dans la haute valeur ajoutée à long terme.

C'est donc un économiste de renom et un homme politique de premier plan que l'ULg honorera le 17 mars, au Palais des Beaux-Arts.

Pa.J.