Le prochain festival Imagésanté (15 au 20 mars) sera l'occasion d'une première mondiale : une retransmission en direct et en 3D, dans une salle du cinéma Sauvenière à Liège, d'une opération chirurgicale réalisée au CHU. C'est un défi technologique, explique Jacques Verly, professeur en exploitation des signaux et images reponsable parmi d'autres du festival liégeois auquel l'ULg participe, Image 3D Stereo (Le Soir, 24/p2). Les images tournées dans la salle d'opération seront traitées et diffusées vers la salle de cinéma du centre-ville par la fibre optique spécialement tirée par la Sofico. L'image sera d'une qualité exceptionnelle. Le tout a été rendu possible grâce à des entreprises liégeoises, EVS pour les serveurs, et XDC qui nous a prêté le projecteur.
Après l'explosion de Liège, la Belgique est secouée par la collision ferroviaire de Buizingen. Un événement dramatique qui soulève des questions sur la gestion des risques et l'erreur humaine. Deux cartes blanches, l'une de Sébastien Brunet, politologue spécialiste des questions de risque sociétal, l'autre d'Anne-Sophie Nyssen, psychologue spécialiste de l'étude de l'erreur humaine en relation avec l'environnement technologique de travail, abordent ces questions sous des angles différents mais convergents. Pour Sébastien Brunet, A Hal comme à Ghislenghien ou à Liège, on s'empresse d'aller chercher des coupables, qu'ils soient humains ou pas : un feu rouge, un dysfonctionnement technique, des hommes ou des femmes qui n'ont pas fait correctement leur travail de contrôle, de maintenance... Là, nous sommes face à la "dictature" de la modernité, qui voudrait que si nous avions des personnes et des mécanismes efficaces, de bonne facture, si nous étions tous performants, alors le risque serait maîtrisé. Ce qui est un leurre complet (Le Soir, 16/2). Anne-Sophie Nyssen développe aussi ce constat et plaide pour que la construction des normes et procédures se fasse avec la participation des travailleurs qui devront les appliquer... et parfois les violer. Ne considère-t-on pas que, face à une situation imprévue, l'expert est celui qui, ayant intégré les procédures, parvient à s'en détacher pour s'adapter aux circonstances ? Dans cette perspective, il convient notamment de se construire un savoir sur les violations pour en déduire des règles de bon équilibre entre ce qui, dans les sources de connaissance pour l'action, doit se trouver dans les têtes, dans les documents ou dans l'environnement physique. Mais l'homme osera-t-il parler de ses propres écarts dans une société qui alimente le mythe du contrôle total en immergeant l'individu dans un "nouveau type de taylorisme" dont les effets pervers sont bien connus des spécialistes de la sécurité ? (Le Soir, 19/p2).
D.M.