Concours cinéma

Soul Kitchen

Un film de Fatih Akin, 2009, Allemagne, 1h39.
Avec Adam Bousdoukos, Moritz Bleibtreu, Birol Ünel, Pheline Roggan, etc.
A voir aux cinémas Churchill, Le Parc et Sauvenière.

Zinos tient le “Soul Kitchen”, un petit restaurant dans un hangar de la banlieue de Hambourg. On ne peut pas dire qu’il est au meilleur de sa forme : Nadine, sa petite amie, part travailler à Shangaï, son dos est en crise et les clients ont du mal à se faire à la cuisine de son nouveau cuistot gastronomique préférant les calamars frits et les schnitzels. Zinos va donc faire les deux plus mauvais choix de son existence : rejoindre Nadine en Chine et laisser le “Soul Kitchen” à son frère tout juste sorti de prison. La première a quelqu’un d’autre dans sa vie et le second perd le restaurant au jeu…

Pour ceux qui connaissent Head On ou The Edge of Heaven (De l’autre côté) du même réalisateur, on est dans ce film loin de la souffrance et de l’introspection. Refusant d’associer son succès à un style, Fatih Akin se lance ici dans une comédie réjouissante. Soul Kitchen – comme les précédents films – est proche de son vécu. Cet Allemand d’origine turque place cette fois son récit, non en Turquie mais au cœur de sa ville, Hambourg. Il n’oublie pas cependant sa communauté, montrant ainsi une Allemagne où le vivre-ensemble est possible et où l’identité nationale est questionnée. Néanmoins, le véritable point de départ de son histoire reste, plus modestement, un petit restaurant tenu par un ami. Cet endroit était devenu pour lui et sa bande de copains une seconde résidence où tout était permis. Le jour où il a trouvé cet endroit trop enfumé et trop bruyant, c’était le signe qu’il avait grandi.

Proche d’un film comme The Big Lebowski, les gags et les situations burlesques ne feront certainement pas l’unanimité, mais la force de Soul Kitchen est de ne jamais imposer cette bonne humeur au spectateur. Zinos est un héros tragi-comique à la Chaplin qui réalise que ses rêves sont peut-être inaccessibles. Il évolue dans un univers aux couleurs et à l’esthétique des Seventies où la bande originale mélangeant soul et rock est succulente. Un film qui fait du bien à la tête sans peser sur l’estomac.

Christelle Brüll

Si vous voulez remporter une des dix places (une par personne) mises en jeu par Le 15e jour du mois et l’asbl Les Grignoux, il vous suffit de téléphoner au 04.366.52.18, le mercredi 21 avril de 10 à 10h 30, et de répondre à la question suivante : quel est le titre du documentaire de Fatih Akin qui traite de la musique en Turquie ?