Mai 2010 /194
Mai 2010 /194

Echo

La Constitution ! Quelle Constitution ?

C’est peu dire que les développements inédits de la crise politique belge, où même des principes de droit constitutionnel semblent bafoués, laissent perplexes si pas pantois les plus éminents de nos constitutionnalistes. Christian Behrendt en est un, et il l’avoue : Actuellement, je me demande un peu comment je peux encore répondre à certaines questions comme constitutionnaliste (Le Soir, 29/4). Il explique qu’au-dessus de la Constitution, il existe une norme non juridique : le consensus social. Sans cette norme, l’Etat n’existe pas. En démocratie, nul ne songe à laisser vivre ensemble des gens qui ne veulent plus être ensemble. On assiste aujourd’hui à un estompage de cette norme sociale qui légitime la Constitution belge. Il relève même une inquiétude dans le chef de ses étudiants. Je donnais cours de droit constitutionnel ce matin. Dans l’auditoire, pour la première fois, il y avait un silence de mort.

La retraite plus tard

A côté de BHV, la question de l’avenir des retraites est un sujet qui paraît bien plus important pour la population. Depuis longtemps, Pierre Pestieau, professeur d’économie, défend l’idée d’un relèvement de l’âge légal de la retraite. Il plaide encore en ce sens dans un texte d’opinion qu’il cosigne dans les pages économie de La Libre Belgique (17/4). N’en déplaise à nos hommes politiques et à leurs conseillers, on ne fera pas l’économie [de ce débat]. Qu’il soit nécessaire de relever l’âge effectif de cessation d’activités de trois ans est évident, mais insuffisant, et laisser croire que la situation s’améliorera sans relever l’âge légal est illusoire. Même dans les pays qui pratiquent des politiques d’activation auprès des travailleurs âgés, il y a un écart de plusieurs années entre l’âge légal et l’âge effectif de la retraite.

Comprenez-vous le français universitaire ?

La maîtrise de la langue française chez les étudiants qui arrivent à l’université pose problème, c’est le constat établi par le Pr Jean-Marc Defays qui, avec l’ISLV qu’il dirige, réalise depuis quelques années des tests de français langue maternelle pour les étudiants universitaires et du supérieur (La Libre Belgique, 19/4). Il ne se prononce pas sur le niveau (en hausse, en baisse ? La question est beaucoup plus complexe) en français des étudiants mais, par contre, il souligne le décalage entre la pratique du français de l’étudiant sortant de l’enseignement secondaire et celui que l’on attend de lui une fois à l’Université. Le français pratiqué à l’université est un français professionnel, spécifique, de la même manière que le français que l’on parle à la cour de justice ou dans un hôpital (…) Il faut que les étudiants se familiarisent avec les spécificités et les exigences linguistiques du milieu dans lequel ils vont évoluer pendant leurs études. D’où l’intérêt du test, qui peut faire prendre conscience de ce décalage (et que le recteur souhaiterait rendre obligatoire), ainsi que des mesures d’accompagnement ensuite pour aider les étudiants.

D.M.

Facebook Twitter