Juin 2010 /195
C’est plus sportif
Nouveau statut pour mieux combiner études et sports
Chaque année, 20 à 30 jeunes transportés par la passion du sport tentent de mener en parallèle leurs études à l’ULg et une carrière de sportif de haut niveau. Une épreuve en soi mais un projet enthousiasmant. Depuis plusieurs années, consciente de cette réalité, l’Université leur accordait certaines facilités afin de les aider à concilier ces deux activités. C’est le RCAE qui suivait ces étudiants. Mais aujourd’hui, le conseil d’administration a tranché : dès la prochaine rentrée académique, ils bénéficieront d’un statut particulier, celui “d’étudiant sportif ULg”.
Soutenir l’effort
« Un étudiant déjà reconnu comme sportif de haut niveau par le ministère des Sports de la Communauté française bénéficiera automatiquement du statut, explique Marc Cloes, professeur au département des sciences de la motricité. S’il ne dispose pas de ce sésame, il devra être sélectionné en équipe nationale ou être impliqué au moins au plus haut niveau francophone de sa discipline. De plus, le volume de sa pratique sportive doit être égal à dix heures par semaine, au minimum. » Pour les disciplines dans lesquelles il n’existe pas de compétitions organisées comme l’aïkido ou l’alpinisme par exemple, les demandes seront analysées sur base d’un dossier.
Désormais, une commission “étudiants sportifs” sera chargée d’examiner chaque requête. Un coordinateur de l’administration de l’enseignement et des étudiants de l’ULg s’occupera du dossier et un tuteur sera désigné au sein de chaque Faculté. « Il ne s’agit pas de materner les étudiants, assure Marc Cloes, l’Université veut simplement faciliter leur quotidien. » Pas question – évidemment – de les dispenser de cours ou d’examens. « Si l’Université tient à souligner son intérêt à l’égard de ces étudiants sportifs et sa volonté de faciliter leur intégration, il n’en reste pas moins qu’ils devront, avant tout, remplir les exigences du système universitaire. De plus, leur dossier sera réexaminé chaque année pour vérifier s’ils ont toujours droit au statut», précise le Pr Cloes.
Quels avantages le statut procure-t-il ? Principalement la possibilité d’étaler une année d’étude, de bénéficier d’aménagements d’horaire ou de décalages d’examens en fonction des compétitions. Florent Caelen, athlète et étudiant en 2e bachelier en sciences géographiques, témoigne : « J’ai une compétition dans trois semaines à l’étranger, j’avais un examen en rentrant pour lequel je n’aurais pas eu le temps d’étudier, j’ai donc pu le déplacer et je le passerai avec une autre section. C’est la même chose si l’une de mes compétitions tombe en même temps que l’un de mes TP : on me permet généralement de le repasser plus tard. Par ailleurs, j’ai pu étaler mes trois années de bachelier en quatre ans. » Autres avantages : moyennant certaines conditions, les infrastructures sportives du Sart-Tilman lui sont ouvertes et, en accord avec les services concernés, Florent bénéficie d’un suivi médical privilégié au CHU.
Dynamisme gagnant
« Je suis convaincu que la pratique régulière d’un sport par “monsieur tout le monde” est fondamentale pour sa santé, conclut le Pr Cloes. Les sportifs de haut niveau représentent un modèle à ce titre et contribuent, en outre, à l’image positive d’un pays. Accueillir ces étudiants au cursus particulier dans notre Université témoigne aussi de notre dynamisme. »
Dans les couloirs, il se murmure maintenant qu’un système analogue pourrait être envisagé pour les étudiants-artistes. Affaire à suivre…
Mary Ceriolo
Contacts : AEE, tél. 04.366.58.43, site www.ulg.ac.be/etudiantsportif