La révolution belge, une révolution francophone ? Pas si sûr, ont rappelé les historiens Francis Balace et Philippe Raxhon, à la faveur d’un colloque du parlement de la Communauté française coorganisé à l’ULg le 24 septembre et bien relayé par les JT de la RTBF, de RTL-TVi et même de la VRT Een. Les dernières recherches historiques montrent le caractère paradoxal du choix du 27 septembre comme date de fête de la Communauté française, la plupart des victimes des journées de septembre 1830 dans le parc de Bruxelles étant bruxelloises d’origine flamande… Quant à la participation des francophones et des Wallons, elle s’avère moins importante que décrite auparavant…
On peut faire tout dire à un sondage, répète-t-on souvent. Surtout quand il est entaché d’une erreur méthodologique. C’est ce que pense Christian Behrendt, professeur de droit constitutionnel, qui réagit dans Le Soir (27/09) au sondage que le journal avait publié la veille sur les préférences des Belges en case de scission du pays. Ce sondage indiquerait qu’en cas d’indépendance de la Flandres, les Bruxellois seraient moins disposés que les Wallons à former un nouvel Etat, une “Fédération Wallonie-Bruxelles”. C’est occulter une autre option, dit en substance le Pr Behrendt, celle d’une “Belgique résiduelle”. Il se pourrait, en effet, que la solution “Fédération Wallonie-Bruxelles” plus la solution “Belgique résiduelle” recueilleraient ensemble bien au-delà de 50%, note le Pr Behrendt qui présente par ailleurs les avantages immédiats du maintien de l’Etat belge, même amputé de sa composante flamande, en comparaison de la création d’un nouvel Etat par les francophones de Bruxelles et de Wallonie.
Jacques Rondeux, professeur à Gembloux Agro-Bio Tech, est un grand spécialiste de l’économie forestière. Dans un long entretien au Soir (29/09), il explique les raisons de son inquiétude pour l’avenir de la forêt wallonne. Et il formule des propositions aussi. La forêt wallonne est trop petite et trop fragmentée pour imposer partout et toujours (…) l’objectif de “multifonctionnalité” : production de bois, chasse, protection de la biodiversité, accueil du tourisme, création de “puits de carbone”, etc. On pourrait très bien envisager (…) que certaines zones soient tournées quasi exclusivement vers la production et le rendement, quitte à être beaucoup moins riches en biodiversité. Et que, plus loin, une autre zone soit protégée parce qu’elle recèle des libellules ou des plantes particulièrement menacées. J’appelle cela une “sectorisation hiérarchisée” sous-tendue par une vraie gestion participative.
D.M.