“4P3U”, ce n’est pas une formule chimique ni un boys band mais le nom d’un groupe associant les quatre principaux partis et trois universitaires francophones, chargé de réfléchir à l’avenir des francophones en cas de disparition de la Belgique. Le nom de ce groupe, totalement inconnu du public jusque-là, a surgi durant l’été dans les médias, en plein marasme politique et alors que le “ Sud” s’interrogeait sur les intentions du “Nord”. L’existence de groupe met en lumière les relations entre le monde politique et le monde académique, celui-ci conseillant le premier, lui apportant les éléments d’analyses et de prévisions dans de multiples domaines, juridique, social, économique, … « Des liaisons dangereuses ? », s’interroge Le Vif L’Express (29/10). Pour Christian Behrendt, professeur de droit public et constitutionnel, régulièrement consulté par les partis francophones sur les questions institutionnelles, ce rôle de conseiller s’inscrit parfaitement dans les missions d’un enseignant universitaire. En tant qu’universitaire, vous êtes payé sur les deniers publics, grâce aux contribuables, pour acquérir dans votre domaine le plus haut niveau de compétences. Alors, quand les représentants de l’Etat vous demandent de rendre service, de les faire bénéficier de votre expertise, la conception qu’on se fait de la démocratie commande de répondre positivement. Christian Behrendt fixe toutefois les règles du jeu : Je me fixe une règle très simple : d’une part, je ne roule pour personne ; d’autre part, je donne des avis à celui qui m’en demande. Et son avis, la presse aussi en raffole. Récemment encore, La Libre Belgique plaçait son interview sur le “plan B” francophone en manchette de son édition du 23/10. Et même le très flamand magazine Knack sollicitait il y a quelques jours (27/10) son analyse, donnée directement en néerlandais par ce professeur qui manie les langues aussi aisément que les concepts juridiques les plus complexes.
Philippe Raxhon, professeur d’histoire et président du Conseil de la transmission de la Mémoire. Il faut distinguer le concept d’Histoire de celui de Mémoire. Le premier est un produit de la connaissance, le second est intimement lié à la problématique des identités. L’Histoire examine le présent du passé dans le passé alors que la Mémoire étudie le présent du passé dans la société actuelle. (La Libre Belgique, 28/10).
D.M.