Novembre 2010 /198
Novembre 2010 /198

Elargir le cercle

Petit catalogue des activités proposées par les étudiants

CercleIl est évidemment loin le temps où la saine et franche camaraderie qui prévalait dans les cercles étudiants subodorait les chants, les coupes d’argent arrachées dans des derbys footballistiques, les syllabi tapés à la machine et les réunions hiératiques. La communication plus dense entre les hommes ayant rendu ces lieux de sociabilité moins indispensables, lesdits cercles demeurent, à côté des plus folkloriques comités de baptême, des lieux de rencontres festives et culturelles. « Enfin, la dimension culturelle, c’est parce qu’on se sent un peu obligés par rapport à l’ULg », raillait un étudiant tapi dans les sous-sols de la place du 20-Août, là où les romanes, commu et autres philo disposent de leur local et de vieux canapés hors d’âge. Alors, par-delà la culture “alibi”, quelles sont les activités proposées cette année ?

Sauver le culturel

Puisque notre petit tour d’horizon non exhaustif commence à quelques marches de la salle académique, autant commencer par le cercle qui se démarque le moins de l’esprit originel. Une fois par mois, en effet, le Chaam (histoire de l’art, archéologie et musicologie) organise une soirée consacrée aux jeux de société à la maison de la Fédé. « On se retrouve souvent entre habitués, explique Julie Delbouille, la présidente, de 18 à 22h de manière à ce que tout le monde puisse rentrer chez lui en bus. »

Au programme également : les deux traditionnels barbecues de rentrée et de fin d’année dans la cour de l’Université, deux soirées dont une le 16 novembre au Tipi avec un ancien président en guise de DJ et une ou deux visites d’exposition voire de monuments (en vue, “Neandertal l’Européen”, à Namur). Juste à côté, le cercle des étudiants en histoire (Ceh) – qui se targue d’exister depuis 1923 – préfère les conférences aux visites quand il n’investit pas plusieurs fois les Caves de Cornillon, un lieu assez prisé par les cercles au demeurant. Autre voisin de “cave”, le cercle de philosophie, lui, ne s’encombre pas d’une telle organisation : « Nous ne sommes qu’une vingtaine. Alors, hormis le voyage à l’instar de celui organisé à Prague l’an passé, nous nous réunissons dans des cafés… quand on le sent », précise Kemelio. Côté romanes, ce sont les rencontres littéraires qui ont la cote. Le 14 décembre, l’écrivain français Jean Lahougue animera la deuxième grosse activité après la soirée “concerts et DJ” du 25 novembre. En plus de ces événements, un journal potache au contenu et à la périodicité très variables est édité trois fois par an : Les flans modernes est disponible dans leur local, sous le niveau des pavés de la place du 20-Août. Une tradition éditoriale un peu héritée de Mai 68 persiste dans plusieurs cercles comme à l’Association royale des étudiants en médecine (Arem) dont le Taenia, l’un des plus emblématiques du campus, se plaît à brocarder sans ménagement professeurs et élèves.

Mais en médecine, on ne plaisante pas toujours. Pour preuve, ses étudiants occupent une maison depuis plus de 50 ans, au numéro 2 de la rue Strailhe en Outremeuse. « On y organise tous les mois une soirée déguisée à thème, ouverte à tous les autres cercles, embraye Stéphanie. Les non-déguisés paient une entrée de deux euros à peine. Ensuite, nous organisons trois grosses soirées chaque année qui réunissent plus ou moins 500 personnes au bar des congressistes du Palais des congrès. On propose un cinéma tous les mois au Churchill et des sorties en groupe à tarifs réduits, dès qu’il y a une grosse expo à voir. »

Une volonté de démocratisation des prix plane manifestement chez les futurs médecins qui impriment également à faible coût les syllabi envoyés sous forme électronique par les professeurs. Et les étudiants boursiers se voient même rembourser la moitié de leurs achats de cours lorsqu’ils dépassent 10 euros : c’est un peu dans l’esprit des centrales de cours du Cepsel (psycho, logopédie et sciences sociales), de HEC-ULg (très active) ou de l’Aees. Les ingénieurs pour leur part, ont en commun avec les médecins l’organisation d’un bal, respectivement le vendredi précédant les “vacances” de Pâques et le 1er avril. Autre initiative intéressante, le Forum des entreprises programmé les 2 et 3 mars aux amphis de l’Europe où les étudiants en sciences appliquées, en mathématiques et en sciences “tout court” ont l’occasion de prendre contact avec le monde de l’entreprise et de l’emploi. Côté sciences, d’ailleurs, le cercle de chimie fait dans la formule fiable : vente de lasagnes, soirée et souper.

Repérer les bons plans

Comme chez les “ingés”, une autre organisation-phare des cercles les plus importants est celle de voyages aux sports d’hiver en connivence avec des tour-opérateurs à bas prix, au lendemain de la session d’examens de janvier. « Nous emmènerons cette année 70 étudiants à Avoriaz », confirme Thibaud Smolders, l’un des responsables de la Basoche. Cette association hybride, entre le comité de baptême et le cercle, a repris l’an passé une partie des activités de la défunte Association des étudiants en droit. Elle a du coup récupéré un local pour assurer la vente de codes et organiser le spectacle annuel au profit de la fondation Balis (aide financière aux étudiants de la faculté de Droit en difficulté), spectacle qui consistera en une pièce de théâtre regroupant des professeurs et des étudiants. Elle aura lieu le jeudi et le vendredi après les deux semaines de vacances de Pâques, soit après le bal du droit que les étudiants organisent également et la fameuse balade de la Faculté qui pourrait renaître à la fin du mois de mars. A peine le temps de s’en remettre que les criminologues de l’Alec, avec leur système d’entraide fondé sur le partage de notes de cours, s’envoleront pour l’Irlande en laissant leurs proches amis du Cespap à leurs souvenirs d’un voyage censé se dérouler à Prague, à leurs barbecues de fin d’examen et autres conférences.

Côté pratique, on peut simplement prendre part aux activités des cercles ou s’impliquer davantage en devenant membre de l’asbl concernée. Pour trouver, tout près de chez vous, les autres Ceish, Cesel, Gagg ou Cesbim, une petite recherche sur le site de la Fédé suffit*. Reste qu’on aurait voulu en savoir un peu plus sur le campus de Gembloux : Antoine, réponds-nous !

Fabrice Terlonge
Photo ULg-Michel Houet 2010


Informations sur le site www.fede-ulg.be

Facebook Twitter