Décembre 2010 /199
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Le temps des évaluations

5 questions à Freddy Coignoul

Freddy Coignoul est vice-recteur à la gestion de la qualité.

CoignoulFreddyDans son “Projet pour l’université de Liège” (2009), le recteur Bernard Rentier a défini, en préambule, sa vision de l’Université : « Elle promeut les valeurs d’une société aussi équitable que durable et mène des travaux de recherche de grande qualité au service de Liège, de la région wallonne et de l’humanité tout entière. » Et d’énumérer plusieurs de ces valeurs : excellence, équité, respect mutuel, qualité de vie, réflexion critique.

La mise en œuvre de ce “Projet” est en cours et passe, notamment, par la concrétisation de ces ambitions dans le quotidien de l’Institution. Dans cette optique, les autorités ont fait le choix, en mai 2009, de proposer au corps académique l’élection d’un vice-recteur “ à la gestion de la qualité”. Elu, le Pr Freddy Coignoul a constitué en février 2010 une équipe de quatre personnes* : le “service de management et d’accompagnement de la qualité” (Smaq).

Ce service a d’abord défini les critères sur lesquels repose la gestion de la qualité à l’ULg. Les principes qui engagent le Smaq
 – réflexion critique, participation active, concertation, transparence et planification des changements – constituent des guides pour intégrer la démarche et la diffuser de manière cohérente au sein de notre Alma mater. Pour le Smaq, la promotion et la diffusion d’une culture de la qualité a pour ambition d’entraîner l’Institution tout entière dans une réflexion sur des objectifs clairs de gestion.

Les autorités de l’Université, convaincues de la pertinence d’une gestion de la qualité basée sur des évaluations, montrent l’exemple : une nouvelle évaluation par l’European University Association (EUA) est actuellement en cours sur les changements dans la gouvernance s’inscrivant dans le projet rectoral.

Entretien avec le vice-recteur Freddy Coignoul.

Le 15e jour du mois : L’ULg à nouveau sous la loupe de l’EUA ?

Freddy Coignoul : L’ULg s’est inscrite dans une politique générale de gestion de la qualité dont l’un des objectifs est de fournir une aide aux décisions stratégiques. En 1998, elle a invité les experts de l’EUA afin que soit évaluée sa gouvernance et un nouvel exercice a eu lieu en 2006. Les recommandations émises dans les conclusions des experts ont été suivies et des changements notoires instaurés : je pense notamment au projet rectoral, à l’élection de vice-recteurs de mission, à la réforme du conseil de la recherche, et encore à la mise en place de Radius et du Smaq.

Le Recteur avait souhaité qu’une nouvelle évaluation institutionnelle par l’EUA ait lieu en 2011. Un groupe de travail chargé de l’autoévaluation coordonnera l’ensemble du processus.

Le 15e jour : Quels sont les objectifs des évaluations internes par le Smaq ?

F.C. : Au sein de chaque entité, la mise en place d’une réflexion centrée sur des valeurs et des objectifs à atteindre doit devenir une priorité. Au travers de la démarche qualité, nous invitons la communauté universitaire à décrire les lignes de force qui baliseront demain les choix stratégiques de toute l’Université.

Le Smaq a été créé pour aider cette démarche. Sa mission est, d’une part, d’élaborer des procédures pour l’autoévaluation et les plans d’action adaptées aux entités universitaires et, d’autre part, d’en assurer le suivi et l’accompagnement. Concrètement, le Smaq peut fournir une aide technique en cours d’évaluation.

Le 15e jour : Plusieurs filières d’études ont déjà été soumises au processus ?

F.C. : Effectivement. Depuis 1999, les filières d’études sont évaluées. En 2005, l’Agence d’évaluation de la qualité de l’enseignement supérieur a évalué certaines d’entre elles. Cependant, le rythme décennal adopté par l’Agence est insuffisant et nous avons décidé d’intercaler une évaluation interne tous les cinq ans. En observant la même procédure : autoévaluation et plan d’action pour les années futures.

J’insiste sur le fait que les plans d’action, qui sont une projection des objectifs des entités évaluées, sont soumis à la Commission académique – composée du collège rectoral, des doyens, des futurs présidents des secteurs de recherche –, laquelle les utilisera pour définir une stratégie et affiner des choix.

Jusqu’à présent, le Smaq a participé aux évaluations menées par l’Agence des filières d’études de kinésithérapie, des arts et sciences de la communication, de science politique et de l’Institut des sciences humaines et sociales. Par ailleurs, il a véritablement entamé ses propres évaluations par l’Ifres au début de l’année 2010 ; il mène à présent l’évaluation des filières de philosophie, de droit, des sciences biologiques, mathématiques et de la motricité.

Le 15e jour : Comment évaluer la recherche ?

F.C. : L’évaluation des centres de recherche se fera de la même manière, et le processus comportera également l’avis d’un groupe d’experts externes choisis en commun par le Smaq et les chercheurs. Le responsable du centre de recherche concerné sera également invité à présenter son plan d’action devant la Commission académique.

Pour le centre de recherche, comme pour les filières d’études, il s’agit de décliner les forces et faiblesses de ses activités. Pour l’Institution, l’ambition est de comprendre le fonctionnement interne des entités, leur intégration dans leur environnement et de dresser un inventaire de leur activité scientifique. L’objectif est aussi de profiler progressivement l’Institution en matière de recherche en tenant compte de ses lignes de force.

L’exercice permettra en outre de mieux apprécier les pratiques de gestion des ressources humaines et d’identifier, de manière plus fine, les flux financiers consacrés à l’enseignement et à la recherche. C’est déjà ce qui se fait en Communauté flamande et dans d’autres pays de l’Union européenne.

Le 15e jour : L’administration sera évaluée sur les mêmes critères ?

F.C. : Oui. L’administration joue un rôle important dans la mise en place du “Projet”. Mais la structure de cette administration est-elle optimale par rapport aux souhaits des autorités ? Dispose-t-elle des outils adéquats pour concrétiser les décisions stratégiques ? Son fonctionnement est-il conforme aux attentes des chercheurs, des enseignants, des autorités ?

Contrairement aux deux précédents domaines, nous ne disposons pas de procédure ad hoc pour évaluer l’administration. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons travailler avec un partenaire extérieur qui a de l’expérience en la matière. Un appel d’offre sera lancé prochainement à cet égard.

Propos recueillis par Patricia Janssens

* Outre Freddy Coignoul, le Smaq comprend quatre personnes : Catherine Vandeleene, coordinatrice, Elise Boxus, Dominique Thewissen et Elodie Chapeaux.

Contacts : tél. 04.366.30.10, courriel cellule.qualite@ulg.ac.be, site www.ulg.ac.be/smaq

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