Janvier 2011 /200
Janvier 2011 /200

Kult Magazine

Premier magazine culturel propulsé par 48FM

KultCoverOn oublie souvent que, aux abords de la place du 20-Août, la discrète maison de la Fédération des étudiants prête un toit, non moins confidentiellement, à une entreprise étudiante qui compte parmi les plus pérennes et fécondes qui aient vu le jour sur ce campus : la radio “48FM”. Plateforme culturelle autant que journalistique dans lequel l’Institution injecte annuellement une trentaine de milliers d’euros, “48” a surpris jusqu’à ses plus fervents supporters en lançant, ce 10 décembre et après 16 semaines de labeur, une création audacieuse : Kult, une publication culturelle bimestrielle soignée et richement imprimée qui, au-delà du texte, entend devenir un objet esthétique à part entière. Reprenant à son compte la tradition presque philosophique de la radio étudiante, Kult, expressément exempt de publicité, propose à lire aux étudiants de l’Université – un public que l’on sait difficile – une “autre culture”. Dans l’enthousiasme de l’expérimentation, il s’annonce comme un objet qui “s’apprivoise”, accumulant les “expériences loufographiques” d’un Julien Kedryna, la “bd cadavr’ exquis” de Jenny Clash et, parmi d’autres, une double page centrale à décrypter entre les lignes.

Kult est, de fait, un curieux animal, jalonné de collages, d’essais photographiques et de chroniques résolument off-the-wall, comme ce texte de l’étudiant Jean-Charles Roufosse (1er master architecture) qui met la qualité de son écriture au service d’une description de “l’architecture du fondant en chocolat” et du travail de Marlies Vermeulen. Kult, un réel ovni dans l’amas de publications gratuites qu’on déverse dans les cafétérias étudiantes, a été placé sous la supervision de Martha Regueiro, elle-même journaliste et qui, pour l’occasion, cumule les casquettes d’enseignante et de promotrice : elle donne non seulement un espace de monstration aux artistes émergents qui produisent, selon elle, « l’air du temps », mais propose également aux jeunes plumes les plus enthousiastes – notamment celles, parfois déjà connues, du département arts et sciences de la communication – l’occasion de vérifier l’adage de la forge et du forgeron. A sa manière, autrement formelle, le curieux assemblage de Kult, dans lequel on retrouve l’impression – fausse – de l’improvisation et du chaos organisé propre à 48FM, célèbre la récente fusion des Instituts d’architecture Saint-Luc et Lambert Lombard au sein de l’université de Liège, et vient ainsi s’intercaler entre Le 15e jour du mois et le mensuel de la Fédération des étudiants, Le P’tit Torê.

Si elle ne manquera pas d’éveiller la curiosité du public étudiant, reste à savoir si cette collection bimestrielle d’objets d’art – parfois énigmatiques et qui renvoient à un savoir préalable dont peu de lecteurs disposent – parviendra à maintenir les liens avec son public. Les paris sont ouverts.

CamalPatrickPatrick Camal

Facebook Twitter